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Learning about wine, vines and vignerons whilst living in the Languedoc

Version francaise 2017/18

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Degustation de la vieille barrique, 2017

En septembre 2015, j’ai écrit mon 100ème article de ce blog sur une belle journée. Jeff m’avait suggéré de faire quelque chose de spécial pour célébrer l’événement et il m’avait offert la possibilité de vendanger des raisins dans mon vignoble préféré, Rome. Les raisins étaient un mélange des trois Grenaches, Blanc, Gris et Noir ainsi que quelques raisins de Muscat. Pour le rendre encore plus spécial, nos grands amis, Martin et May, sont venus nous aider à ramasser les raisins. C’était un jour où j’ai été vraiment béni d’être entouré d’amitié, un jour où la devise Coutelou de «raisins, travail et amour» était évident.


J’avais piétiné les raisins, les pressais et les versais dans deux fûts et deux grandes bouteilles de 27 litres. J’ai même utilisé des sas fournis par mon ami Barry au Royaume-Uni. L’une de cettes bouteilles a été utilisée pour replier au dessus les fûts au cours des trois années. On soutirait de temps en temps le vin pour séparer le jus des sédiments et des lies mortes. De temps en temps, nous goûtions les trois vins et il était fascinant de surveiller leur développement et leur maturation différente en fonction du récipient dans lequel ils se trouvaient.


La nouvelle barrique de 60 litres permettait au vin de recevoir plus d’oxygène, ce qui a ajouté une note plus sèche au vin, qui a vieilli plus rapidement que les deux autres. La plus petite et plus vieille barrique de 30l avait déjà muri plus de vins et les douves en bois avaient ainsi scellé davantage. Le vin était plus fruité, il a goûté plus jeune et plus frais. C’était l’inverse de ce que j’attendais des barriques au début, mais c’est logique. Pendant ce temps, la grande bouteille en verre donnait un vin semblable à un fruit emprisonné, presque aussi vif et fruité que le jour de la première entrée du jus.


Après trois ans, il était temps d’assembler et de mettre le vin en bouteille. Cela était censé se produire la semaine précédant mon départ de la France en octobre, mais les conditions climatiques étaient défavorables à la mise, des conditions atmosphériques difficiles. Jeff, Michel et Julien ont gentiment fait la mise lorsque les conditions étaient plus propices. J’ai hâte de les voir et en ouvrir une en janvier quand je reviendrai.

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Je suis vigneron! Ce fut l’une des grandes expériences de ma vie. Le fait que ce soit le résultat de la générosité et de la parenté de mes amis l’a rendu encore plus. J’apprécie plus particulièrement la gentillesse et l’inspiration de Jeff qu’il ne peut en savoir plus.
Ceci est le 300ème article du blog. Je suis ravi et étonné que des personnes de 118 pays se soient tournées vers ces pages au cours des quatre dernières années, souvent plusieurs milliers par jour. Merci de le faire, cela signifie beaucoup. J’ai commencé simplement à occuper du temps et à garder mon propre journal personnel, votre lectorat a contribué à en faire beaucoup plus. J’espère que mon amour pour le vin, le Languedoc, les vrais vins et, en particulier, l’équipe Coutelou et ses vins vous ont procuré du plaisir. Et qui sait, nous pourrons peut-être partager un verre de mon vin?

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A March in the vines

Vermouth, Kina

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Intéressant de regarder Oz Clarke* en discutant, lors de l’émission télévisée de James Martin ce samedi matin, le vermouth. J’ai écrit plus tôt dans l’année sur le vermouth fait et vendu par Jeff Coutelou, Kina.

Oz

Capture d’écran de le’émission

Le Langeudoc est associé au vermouth puisque l’une des marques les plus célèbres, Noilly Prat, est fabriquée dans le charmant port de Marseillan. Le vermouth n’a jamais été une boisson que j’ai appréciée, mais Kina est en train de changer cela.

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Selon le site web spécialisé «The Fine Spirits Corner», “Le Kina est un type de vin fortifié élaboré à partir de vins secs et doux de haute qualité, auxquels sont ajoutés des extraits de quinine. Produit principalement en Andalousie, il était autrefois utilisé comme tonique, vivifiant et pendant l’apéritif pour ouvrir la nourriture.”

Après avoir mélangé plusieurs différentes herbes et épices avec le vin de base en juillet, Jeff l’a laissé macérer dans la cave pendant quelques semaines. C’est le temps pour une mise à jour.

Pendant les vendanges, il prépara un peu plus de vin pour assembler à la kina. De l’alcool pur était ajouté pour arrêter la fermentation (mutage) pour conserver une partie des sucres des raisins. Cela a ensuite été assemble à son tour avec le vin macéré pour faire Kina. 

Comme le dit la citation ci-dessus, soutenue par l’introduction de Clarke, le vermouth devrait être une boisson riche en arômes et en douceur tirée des herbes et des épices, mais avec une finition amère pour nettoyer le palais. J’ai essayé d’autres exemples de boissons à base de kina
dans le commerce, par exemple, Lillet ou Martini ainsi qu’un autre vermouth artisanal de Carcassonne. J’ai aimé ce dernier bien qu’il soit certainement plus doux que le Kina Coutelou. J’aime le goût amer de Kina, même si Jeff prépare aussi une version plus douce si c’est votre préférence.

Avec les célébrations de Noël et du Nouvel An à l’horizon, Kina sera certainement mon apéritif de choix. Vermouth est peut-être le nouveau gin (également fabriqué à Puimisson!) Et, à ma grande surprise, je me réjouis de son retour sous les projecteurs.

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Kina prend sa place dans la gamme Coutelou

*Oz Clarke, écrivain et diffuseur sur le vin, qui m’a suscité l’intérêt dans le vin

One More Time

«Ils pensent que tout est fini, c’est le cas maintenant», étaient les célèbres mots du commentateur Kenneth Wolstenholme lorsque l’Angleterre a marqué son quatrième but pour remporter la Coupe du monde 1966. Bien mélanger les métaphores de plus, Jeff a décidé qu’il était temps nous nous sommes regroupés après avoir pensés que les vendanges étaient terminées.

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Ah non, pas encore –  je dors

Il restait une parcelle de cabernet sauvignon que Jeff estimait ne pas valoir la peine d’être ramassé, mais ces dernières semaines, ils avaient mûri un peu plus et il y en avait assez pour mériter une dernière vendange  mardi le 2 octobre. Les résultats étaient maigres, il a fallu sept ou huit vendangeurs jusqu’à deux heures pour remplir les seize caisses de raisins qui sont ramenés à la cave pour être triés à nouveau, puis envoyés en cuve. Les muscles endoloris et les machines protestèrent un peu à la reprise, mais la cuve inox de la photo était presque à moitié rempli à la fin de la journée. Les baies étaient de bonne qualité, petites (normal pour Cabernet Sauvignon) et saines.


Le jus est allé à Thierry pour ses analyses comme d’habitude. Un potentiel d’alcool de 14%, bien que manquant un peu d’acidité. Il a un goût juteux et propre et, j’en suis sûr, sera utilisé pour l’assemblage ou dans les spiritueux de la gamme Coutelou.


Nous avons continué à goûter davantage des vins 2018 et les résultats sont prometteurs. La Syrah de La Garrigue est sans aucun doute la star (même en tenant compte de mon parti pris pour ce favori éternel). Le Carignan et Flower Power sont tous deux très bons. La plus grande surprise était peut-être un très long et fruité Grenache – le raisin qui avait le plus souffert du terrible mildiou de cette année. Les raisins sont très robustes, semble-t-il, aidés bien sûr par un viticulteur habile. Cela ne compensera pas la perte de rendement cette année, environ 50% semblerait d’être le chiffre. Malheureusement, cela pourrait entraîner une hausse des prix. Un autre caviste a visité la cave ce jour-là en cherchant du vin, le plus recent d’une longue lignée pendant les vendanges. Malheureusement, il n’y en a pas assez pour satisfaire la demande des clients existants, sans parler de nouveaux points de vente.

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Petites cuves en évidence par cause du mildiou

C’était bien de retrouver la journée ensemble. Le coût financier était sans doute plus élevé que d’habitude, mais il y a plus de vin en cuve et on espère que cela va compenser certaines des difficultés de cette année triste.

Fêter la fin des vendanges (définitivement!): le patron lave des caisses, et on couronne nos rois des vendanges

 

With A Little Help From My Friends 

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Quelque fois on a tous besoin de soutien

Comme beaucoup d’autres, je suis sujet de temps en temps à des épisodes dépressives et le week-end dernier a été l’un de ces moments. Heureusement, cela ne me frappe pas aussi fort que beaucoup, mais cela me rend (encore plus) difficile à vivre avec. Mardi, je commençais à me sentir mieux et je me suis pris à visiter les vignobles Coutelou. Ce s’est avéré d’un vrai tonique.


J’ai commencé dans le vignoble de Rome, où ailleurs? Entouré d’arbres, de chants d’oiseaux, de papillons et même d’un lièvre trop rapide pour que mon appareil l’attrape. C’est un lieu inspirant, tellement calme. Les vignes s’accrochent à leurs feuilles malgré la longue période de sécheresse, ce qui n’est pas toujours le cas partout.

Carignan, laissé sur la vigne a Rec D’Oulette

Comme je devais voir dans d’autres vignobles, les sols commencent à sécher de manière significative. À Peilhan, par exemple, les sols argileux ont été trempés tout le printemps et se sont compactés, ce qui a entraîné la fissuration de la croûte supérieure au cours des derniers mois secs. Un peu de pluie est nécessaire. Cela donnerait aussi un certain soulagement aux vignes. Ils ont connu une période très difficile ces deux dernières années. L’année 2017, marquée par la sécheresse qui les a stressés, alors que le printemps humide de 2018 et le mildiou les ont aussi mis à rude épreuve. L’une des raisons de vendanger quelques raisins un peu tôt était de permettre aux vignes de faire une pause pour pouvoir s’occuper d’elles-mêmes. La pluie serait avantageuse.

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Dans Flower Power (Font D’Oulette), les vignes sont beaucoup plus jeunes et le feuillage plus maigre. Comparez cettes vignes à celles d’un vignoble voisin. L’arrosage et l’alimentation en nitrates, etc., veut dire que cettes vignes sont beaucoup plus vertes et pleines sand signe de change de couleur. Les rendements de cettes vignes sont beaucoup plus élevées également. Ce sont les problèmes auxquels les producteurs biologiques / biodynamiques / naturels soient confrontés, ils doivent souvent accepter des rendements et une production plus faibles pour respecter leurs principes, et cela explique la prime de prix.

Vignes de Flower Power au soleil ; les vignes vertes vives d’un voisin conventionel

Le milldiou signifiait que Jeff était réticent à labourer ses vignobles cette année car cela libérerait les spores du sol. Maintenant que l’automne est arrivé, les plantes seront remises à la terre pour ajouter du compost. Les spores de mildiou ne fleuriront pas dans les conditions plus froides. Mardi, Jeff et Julien piochaient autour de la nouvelle plantation de Segrairals. Des semaines de travail restent à faire. Pendant ce temps, à la cave, plus de nettoyage, la table de tri et les autres équipements des vendanges sont démontés pour que tout soit impeccable.


C’était la dernière journée du stage de Louis et il m’avait gentiment invité à partager une bouteille de Mas Jullien pendant le déjeuner. Jeff a décidé de fêter et nous avons partagé un excellent repas du barbecue et un gâteau! Un magnum de Macon du Domaine Valette était excellent et La Vigne Haute 2012 en magnum au moins égal (et toujours jeune!). Nous avons même dégusté mon vin 2015 en fût, bientôt en bouteille!


Un jour pour me remonter le moral. Beauté naturelle, tranquillité et compagnie d’amis merveilleux. Je suis un homme chanceux.

Avec Michel (photo de Julien) ; le patron

Nouvelles vignes, vieux cépages – retour vers le futur

 

Suite à la nouvelle plantation de cépages anciens et rares au vignoble Segrairals, Jeff souhaite développer cet aspect du domaine Coutelou. Il a consulté la pépinière de l’Aude spécialisée dans les vignes biologiques et anciennes et a passé des commandes pour en acheter plus.
Parmi ceux-ci, certains sont connus dans d’autres régions et pays. Alicante est une variété connue en Espagne sous le nom de Grenache Tintorera, un croisement entre Grenache Noir et Petit Bouschet. Largement cultivé au Portugal et en Espagne, sa chair rouge qui ajoute une couleur profonde au vin et Alicante devient à la mode aux États-Unis. Farana est un cépage cultivé principalement en Algérie d’autrefois mais après son indépendance par rapport à la France, les plantations y ont très fort diminué. L’Espagne en a et il y en a un peu dans la Barossa Valley en Australie du Sud. Beni carlo est un raisin plus connu sous le nom de Bobal, généralement cultivé en Espagne et résistant aux conditions climatiques extrêmes. Comme Alicante, Beni Carlo est utile pour ajouter de la couleur et du tanin au vin. Lledoner Pelut, un cépage espagnol d’origine, est une mutation du grenache mais présente l’avantage d’être plus résistant à la pourriture. Il y en a déjà des pieds dans la région


Des variétés plus familières comme Aramon, Morrastel, Terret Noir et Clairette Blanche, déjà plantées ailleurs dans les vignobles de Jeff, seront plus largement plantées.
Des cépages comme Villard Blanc, Lignan et Mancin sont également peu connus qui commenceront à porter leurs fruits. Villard était un croisement fabriqué par un horticulteur et son beau-père qui lui ont donné leur noms (également connu sous le nom de 12375 Seyve-Villard). Il y avait 30 000 ha dans le sud-ouest de la France dans les années 60, il ne reste aujourd’hui que quelques hectares en Ardèche et dans le Tarn mais aussi en Hongrie. Très résistant au Mildiou, grande avantage! Lignan est un cépage rare qui mûrit avant le Chasselas, la référence en matière de maturité. Originaire italien (connu sous le nom de Luglienga), le Lignan Blanc est largement cultivé comme raisin de table, est vigoureux et nécessite une taille importante. Mancin était à l’origine un cépage bordelais mais il a disparu là et reste peu cultivé ailleurs. Un autre raisin à maturation précoce qui ajoute du corps au vin lorsqu’il est assemblé.


Jeff a commandé quelques pieds de chacune d’elles ainsi qu’un peu plus de l’Inconnue déjà planté dans Font d’Oulette (inconnu ailleurs), Marocain Noir, Oeillade Noir et Valenci Blanco, dont certaines sont si rares que je n’en ai pas trouvé. informations à leur sujet! Ils seront ajoutés aux vignes pour remplacer les vignes qui ne prennent pas après la greffe ou qui meurent tout simplement.
Pourquoi Jeff est-il si dévoué à la plantation et à la conservation de ces cépages? En partie parce qu’il croit simplement que c’est simplement la bonne chose à faire, en partie grâce à sa passion de la vigne et son histoire, ainsi que les traditions de la viticulture française. C’est aussi une question de diversité dans une mer de vignes plus banales à travers la région. Et à l’ère du changement climatique, il incombe aux viticulteurs de voir comment ils vont réagir à des conditions climatiques plus extrêmes à l’avenir. Enfin, ces raisins vont certainement ajouter un caractère unique aux vins de Coutelou. Vieilles vignes mais la voie à suivre.

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Nouvelles vignes, vieux cépages – Segrairals

La nouvelle plantation, conçue à l’origine pour la parcelle de Sainte Suzanne, contient un certain nombre de cépages rares. Cette parcelle a été si mouillée que Jeff a décidé de ne pas y aller, mais il les a plantés à Peilhan après avoir arraché certaines de ses vignes de cabernet sauvignon. À droite du Cabernet, les vignes blanches étaient plantées, quelques variétés rouges sur le côté gauche.

Les Blancs

  • Clairette

Origines: Un cépage méditerranéen, célèbre en Adissan dans l’Hérault. Il existe différentes variétés Clairette Blanche, Clairette Rose, Clairette Musquée etc. (Jeff a eu la Musquée pendant quelques années, c’était l’un des raisins dont le Domaine de Vassal n’avait pas eu connaissance avant sa visite). Il est également connu sous le nom de Blanquette et Malvoisie (à ne pas confondre avec le cépage Itailian de ce nom). 2 200 hectares sont plantés dans la France, contre 14 000 en 1958.

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Clairette, du Dictionnaire des cépages de Pierre Galet

Raisins: Grappe de taille supérieure à la moyenne, compacts, cylindriques avec des raisins de taille moyenne. Les feuilles sont assez rondes bien que les sinus supérieurs soient distincts.

Cultivation: Débourrement tardif, mûrissant à un rythme normal, vigoureux donc pourrait nécessiter une taille. Peut être vulnérable à la moisissure et au vers de la grappe.

Vin: Frais, alcool relativement fort avec une acidité relativement faible

  • Picardan

Origines: Sud de la France, Provence (c’est un cépage qui peut être utilisé à Châteauneuf Du Pape). Parfois appelé Oeillade Blanche (non liée à l’Oeillade Noir que Jeff a déjà), Aragnan et Milhaud Blanc. En 2011, seulement 1 ha était cultivé , ça en Provence.

Raisins: Grappes moyennes, compactes et longues, avec des raisins petits à moyens qui commencent par un vert jaunâtre et développent une teinte rose par la maturité. Les feuilles ont 5 lobes distincts avec des dents marquées

Cultivation: Bourgeonnement tardif, vigoureux, mûrit à un rythme normal. Assez résistant contre la maladie mais enclin aux acariens.

Vin: généralement assemblé avec d’autres, souvent en vin rosé, aromatique.

  • Olivette Blanche

Origines: Inconnu bien que probablement du sud de la France, non lié à Olivette Noire. Parfois appelé Servan Olivet ou Rognon. Un des avantages d’Olivette Blanche c’est que les fleurs sont femelles, c’est donc une variété pratique à planter parmi d’autres, qui sont dominées par des fleurs mâles. Seulement 1,8 ha sont connus pour être plantés, donc c’est un coup pour Jeff.

Raisins: de taille moyenne, droits plutôt que coniques. Les tiges restent vertes. Des raisins de taille et de forme irrégulières. De couleur jaune verdâtre et charnue. Les feuilles sont à 5 lobes, bien que celles-ci ne soient pas distinctes en forme de ses sinus V, ce qui aide à les distinguer.

Cultivation: Moyen en bourgeonnement, vigoure et maturité. Sensible à la coulure et au millerandage (ce qui signifie que certaines baies ne se développent pas dans les grappes).

Vin: En raison de sa croissance irrégulière, il ne s’agit pas d’un raisin facile à tailler et à former.

  • Servant

Origines: Probablement le Languedoc. Parfois confondu avec Le Gros Vert qui est un cépage différent. Aussi appelé Servan, Colombal et Nonay. Il ne reste que 75 ha dans l’Hérault (il y avait plus de 4 000 ha) et 50 ha en Italie.

Servan

Raisins: De taille moyenne à grande avec des raisins qui ont des peaux assez minces et qui deviennent légèrement rosés à maturité. Les raisins sont assez charnus. Les feuilles ont 5 lobes distincts et des sinus profonds.

Cultivation: Le bourgeonnement est normal, mûrissant plus tard que la moyenne. Croissance vigoureuse et à mesure que la vigne vieillit, elle commence à faire pousser beaucoup de grapillons. Une variété assez vulnerable au millerandage, au mildiou, à l’oïdium et n’aime pas que le sol soit trop sec.

Vin: neutre, mûrit bien (Le nom Servan signifie «conserve»)

  • Terret

Origines: Languedoc. Il en existe différents types et Jeff en a aussi dans le vignoble de Peilhan; Terret Bourret ou gris et Terret Monstre ou blanc. Une autre variété utilisée dans la fabrication du Chateauneuf Du Pape et d’autres vins du Rhône. Cette variété a doublé en surface dans le Languedoc au cours des 50 dernières années.

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Terret Blanc, wikimedia

Raisins: De taille moyenne à grande, les grappes se développent en forme de pyramide et sont compactes. Les raisins peuvent être ronds, peaux épais et juteux. Les feuilles ont tendance à rougir au début de l’automne. Les feuilles sont assez compactes, les 4 premiers lobes ressemblant à un grand.

Cultivation: Débourrement tardive, croissance vigoureuse. Sensible au mildiou et à l’oïdium ainsi qu’à la vers de la grappe. Peut facilement devenir grille au soleil.

Vin: Frais, léger, sec et aromatique.

Les rouges

  • Aramon

Origines: Probablement le Languedoc. Utilisé dans toute la région, l’un de ses noms était Pisse-vin, car il est le plus fertile de tous les raisins et produit de grandes quantités de vin à faible teneur en alcool. C’est le raisin qui a fourni la plus grande partie du vin donné aux troupes de l’armée française pendant la Première Guerre mondiale et qui a été vendu aux gens de Paris. Il y avait plus de 150 000 ha en 1958, maintenant il reste seulement 2 260 ha.

Raisins: De forme conique et très gros, les grappes pèsent entre 400 et 600 grammes, voire plus de 1 kg. Les raisins sont également de grande taille, sphériques et très juteux avec des peaux minces, ce qui signifie que les raisins peuvent éclater s’ils ne sont pas traités avec soin. Les feuilles sont minces avec 3 lobes.

Cultivation: bourgeonnement précoce mais dates de maturation moyennes. Sensible au mildiou mais peut résister à l’oïdium. Aussi vulnérable aux acariens, vers de la grappe et de champignons.

Vin: Assez neutre avec peu de couleur si on le laisse pousser sans contrôle. Avec une taille soignée et une vendange en vert, le vin peut être frais et juteux.

  • Grande Noir De La Calmette

Origines: Il s’agit d’une croisement de Petit Bouschet et d’Aramon, réalisée en 1855, qui ressemble au Piqupoul Noir qui est aussi une croix de Petit Bouschet. Il a presque disparu, donc ces quelques vignes sont une véritable rareté, maintenant seulement 0,4 ha dans toute la France, bien qu’il y en ait 1 000 au Portugal et plus autour du Nouveau Monde. Aussi appelé Gros Noir et Sumo Tinto.

Grand Noir

Raisins: Grappes de taille moyenne à grande, de forme cylindrique avec des tiges courtes et ligneuses. Les raisins sont de taille moyenne mais certaines grappes sont sujettes à des baies vertes non développées. Les peaux sont assez épaisses d’une couleur violet. Le jus est assez sucré et rougeâtre comme le sont les pépins. Les feuilles ont 5 lobes avec des dents proéminentes et semblent longues.

Cultivation: très tardif, croissance vigoureuse, maturité normale. Un peu sensible à l’oïdium, moins au mildiou. Déteste les gelées.

Vin: Faible en alcool et vieillissement assez rapide.

Nouvelles vignes, vieux cépages

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Quelques vignes de vieux cépages a Font D’Oulette

L’un des aspects les plus captivants de passer du temps avec Jeff Coutelou cettes quatre dernières années c’est d’apprendre à connaître les différents cépages. Le Languedoc était toujours une région de nombreuses variétés en comparaison avec une région plus spécialisée comme la Bourgogne, Beaujolais ou Bordeaux. Au cours des années 70 et 80, de nombreux producteurs du Languedoc ont arraché des variétés traditionnelles et ils ont planté d’autres qui répondraient à la demande commerciale de cabernet sauvignon, merlot, chardonnay, etc. Qui le sait, peut-être quelques uns de ces raisins se trouvaient dans une bouteille marquée «Bordeaux».

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Plantation de vieux cépages, mars 2015 a Peilhan

Outre la croissance rapide de la production bio dans la région, l’intérêt des producteurs pour certains des raisins traditionnels et anciens est l’une des tendances les plus agréables des dernières années. Jeff Coutelou est certainement à l’avant-garde. Il y a quatre ans, j’ai écrit à propos de «Castets» un cépage cultivé, à l’époque, que par lui et par Chateau Ste. Anne à Bandol. J’ai également décrit une visite de Jeff et de nombreux autres producteurs naturels au Domaine Vassal à Marseillan Plage. C’était la trésorerie de la France pour les cépages, du monde entier cultivés et enregistrés là-bas. Même eux, cependant, n’avaient jamais entendu parler de certains des cépages composant les vignes de Coutelou.

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Recherches sur Clairette de mon exemplaire de Pierre Galet

Depuis lors, j’ai enregistré la plantation d’autres variétés, différentes variétés d’Aramon, de Clairette, de Piquepoul, de Terret et même l’un qui s’appelle «Inconnue». Beaucoup d’entre eux sont plantés ensemble, par exemple, Font D’Oulette de Flower Power contient nombreux raisins, l’objectif de fabriquer un vin à partir de l’assemblage de toutes les variétés, un vin d’une parcelled mais plusiers cépages.
Cette année, Jeff a traqué plus de variétés, sa passion pour les cépages sans relâche. Je me souviens de lui avoir repéré quelques vignes de la voiture un jour sans les reconnaître, il a arrêté la voiture pour en savoir plus.
Je compte décrire certains de ces raisins inhabituels dans les prochains articles.

Kina jamais bu le vermouth

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Selon le très bon site internet «Punch», il existe actuellement une renaissance du vermouth, sous l’impulsion de la demande en Espagne. Par coïncidence, Jeff Coutelou a commercialisé cette année sa version de vermouth, Kina. Moment opportun, semble-t-il.


Le 17 juillet, Jeff a préparé le prochain lot de Kina. Les bonbonnes ont reçu des quantités généreuses d’herbes et d’épices telles que l’écorce d’orange amère, l’orange douce, la gentiane et beaucoup d’autres. Recette secrete, bien sûr! Du vin blanc ajouté pour remplir la bonbonne et cela formera le concentré. Dans quelques semaines, lorsque le vin aura macéré avec les arômes, ils seront enlevés. Le vin aromatisé sera ensuite dilué avec plus de vin pour produire le Kina.


C’est un apéritif très rafraîchissant, sec et savoureux. Certes, nous n’étions pas les seuls à apprécier le travail du matin, car Icare y trouvait une source de grand intérêt.

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Coutelou repris

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On se rappelle que pour des raisons de la bureaucratie française, le nom du domaine Coutelou a dû changer cette année. ‘Mas Coutelou’ était une combinaison des noms des parents de Jeff, Mas le nom familial de sa mère. Cependant, Mas signifie aussi une ferme et seuls les vins sous les appellations Appellation ou IGP sont autorisés à porter ce mot. Donc, nom de famille ou pas, les vins de Vin De France de Jeff, n’importe qu’ils soient Mas Coutelou depuis de nombreuses années, ont dû avoir une nouvelle marque.

Comme il prévoyait déjà de sortir de nouveaux produits comme une eau de vie, une kina et d’autres spiritueux, Jeff a choisi ‘Vins et Spiritueux Coutelou’. J’ai essayé le Kina et je l’aime, même si ce n’est pas vraiment mon truc. Fait à partir de vin et d’herbes bios des vignobles, c’est un apéritif très agréable.

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Il semble que le renouvellement soit la signature de l’année. Il y a eu beaucoup d’actualisation de la cave ces derniers temps; toit, isolation, une forme de climatisation, division des cuves pour permettre la vinification plus parcellaire et des quantités plus petites, revêtement de sol en résine, meilleur drainage, amphores, cuves inox à température contrôlée. Un nouvel espace de gestion signif qu’il est plus facile de voir d’un coup d’oeil ce qui est là et ajoute une propreté à ce qui était un espace central plus chaotique de la cave.

A l’étage, le nouvel espace de bureau a été superbement aménagé. Jeff a commandé des charpentiers locaux pour fabriquer des meubles. Utilisant de vieux fûts et une foudre de plus de 130 ans, ils ont fait un placard, avec des étagères à thème et une magnifique chaise. Ce sont de véritables œuvres d’art, un véritable artisanat. Une table de la maison de la famille Coutelou a été soigneusement ement renouvelée pour ajouter une caractéristique à l’espace.

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Et, à la vigne plus de renouvellement. La petite parcelle de Sainte-Suzanne qui est en jachère depuis de nombreuses années devait être plantée l’année dernière, 2017. Une période très humide là et une autre au printemps de 2018 ont apporté une révision de ces plans car la parcelle était trop humide. Cependant, les vignes ont déjà été commandées et Jeff les a plantées à Segrairals où il avait arraché du cabernet sauvignon. Au lieu de cette variété étrangère Jeff a planté Aramon Noir et Aramon Gris (Aramon, le cépage original dans la parcelle près de Ste Suzanne), Terret, Clairette Blanche, Clairette Rose, Picardan, Olivette, Servan (apparenté à Syrah) et Grand Noir De La Calmette. J’admetts de n’avoir jamais entendu parler de certaines d’entre elles. Les vignobles du Coutelou sont en train de devenir un trésor de cépages rares, il y a maintenant quelques dizaines de cépages plantés.

Le mois très chaud et sec combiné avec l’épidémie généralisée de mildiou ont signifié que Jeff a passé de nombreuses heures à s’occuper de cette nouvelle plantation, de la pulvérisation et de l’arrosage pour aider les nouvelles plantes à survivre. Heureusement, tout va bien.

On se souviendra toujours de 2018 d’une année de maux de tête et de coeur pour les vignerons du Languedoc, des mois passés sur des tracteurs en combattant la maladie, faciles à décourager. Les renouvellements de Coutelou aident à nous rappeler que de tels problèmes sont temporaires.

Les gars sont de retour

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Une matinée à la cave, une bonne occasion de rencontrer non seulement avec Jeff mais aussi avec Michel et Julien qui je ne vois pas depuis octobre dernier. Le rassemblement devait faire l’assemblage de L’Oublié, la cuvée composée non seulement de différents cépages mais de différents millésimes de ces cépages. Du vieux Carignan et Grenache issus de fûts «oubliés» y compris des millésimes tells que 2001, 2007 et 2010. S’y ajoutent des vins plus récents comme Syrah 2014 et 2015, Copains 2013 et du Grenache 2017 entre autres. Il y a même du Syrah de La Garrigue utilises normalement pour faire La Vigne Haute, mon vin préféré de tous.

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Comme toujours avec le travail dans la cave du Coutelou, la priorité est la propreté, la garantie qui permet d’éviter l’ajout de sulfites ajoutés aux vins. Tout est soigneusement nettoyé avant utilisation et après utilisation, chaque fois qu’une pièce d’équipement est nécessaire. Cela ajoute à la charge de travail mais il est essentiel pour que les vins soient purs.


Les vins ont ensuite été pris des différents fûts et cuves et one été transferés à l’un des grands cuves en fibre pour passer du temps à mélangerer et harmoniser avant d’être embouteillé à un moment donné. L’assemblage, je vous rassure, était excellent. J’avais, par hazard, ouvert une bouteille de la dernière cuvee de L’Oublié juste deux jours auparavant et il était en bonne forme donc celui-ci a beaucoup à faire pour respecter les normes. Les premières impressions sont favorables!

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Les vins de L’Oublié

Puis plus de déplacements de différents vins pour libérer certains des cuves qui pour le millésime 2018. Des contrôles ont été effectués sur tous les vins de la cave, y compris les nouvelles amphores. C’est le deuxième vin à mûrir là-dedans, le premier ayant déjà été embouteillé. J’ai goûté une partie de ce premier vin d’amphore et c’était très impressionnant, a star is born. Jeff nous a gentiment donné tous les trois un jereboam de ce premier vin et ce sera une occasion très spéciale quand il sera ouvert. Les offres d’invitation sont les bienvenues!

Après le nettoyage final et quelques autres dégustations, le travail de la matinée a été terminé, oui le travail – honnêtement. L’équipe était de retour ensemble, les vins sont ensemble. Tout va bien.

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La vi(gn)e en haute

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Le dernier article décrit les problèmes en cours dans le Languedoc avec le mildiou qui gâche les vignes et les raisins. Samedi dernier, Jeff m’a invité pour essayer de battre un peu le blues. Steve de Besançon restait une semaine pour en apprendre un peu plus sur le métier de vigneron. Ils avaient ouvert une bouteille de La Vigne Haute 2013 la veille et Jeff m’avait invité venir pour déguster le dernier verre de la bouteille.

Quand je suis arrivé le samedi matin, Jeff pulvérisait dans le vignoble Flower Power, Font D’Oulette. Une fois fini nous sommes rentrés à sa maison et j’ai bu ce 2013, délicieux c’était top, toujours jeune mais la chair de sa jeunesse commence à ajouter des notes d’un vin plus sérieux . Jeff a décidé d’ouvrir La Vighne Haute 2010 pour démontrer comment l’âge augmente La Vigne Haute avec une complexité de qualité, de fruits, d’épices et de cuir. Preuve de pourquoi La Vigne Haute, c’est mon vin préféré de tous. Cependant, ce n’était pas la fin. De sa cave personnelle a émergé un LVH 2001 sans étiquette. Toujours vibrant avec des fruits noirs et encore plus de complexité des épices, des notes classiques de poivre noir. Simplement excellent.

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Était-ce la fin? Pas du tout. Plus de syrah provenant de millésimes plus anciens, 1998, 1997 et 1993. Ils étaient tous vivants avec des fruits noirs et des notes épicées. La 91 était la première mise en bouteille de Jeff, un vrai privilège de la goûter. Il avait ajouté, il y a toutes cettes 27 années, un total de 5 mg de SO2, qui étaient à peu près absorbés et ce serait certainement considéré comme un vin naturel à une époque où il était pratiquement inconnu. Un trésor d’histoire ainsi qu’une preuve encore une fois, comment on peut vieillir ces vins en toute confiance, il y avait que de bon. En effet, ils étaient délicieux, mémorables

Un Cabernet Sauvignon de 1999 a mis en valeur la qualité de ce cépage dans la région et de sa capacité d’évoluer si bien. Il y avait encore des saveurs de cassis, de violette et plus d’épices. Une acidité fraîche a nettoyer le palais. Je n’avais pas su à quoi m’attendre, j’étais renversée.

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Roberta, légendaire

Et pour finir le déjeuner de 5 heures une bouteille de Roberta, le vin blanc de 2003 fait à partir des trois cépages Grenache, l’un des premiers vins sans sulfite de Jeff, vieilli dans une barrique spéciale qui donne son nom au vin. C’est un régal que j’ai goûté sur une poignée d’occasions spéciales, son fruit rond et noisette était une fin parfaite à une journée spéciale. Quoi que 2018 apporte c’était un rappel des vins très exceptionnels Coutelou.

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Heureux de vous revoir?

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Après huit mois d’absence de Puimisson et des vignes Coutelou, c’était vraiment un plaisir d’y revenir. Comme je me trouvais dans le sacré vignoble de Rome, il y avait le chœur des chants d’oiseaux, le bourdonnement des insectes, la couleur des papillons et des fleurs. Un rappel retentissant de pourquoi c’est l’un de mes endroits préférés sur toute la terre, être là me rend très heureux.

Rome

À Font D’Oulette (Flower Power), les vignes mûrissent bien, maintenant plus robustes et florissantes dans leur liberté gobelet. Le changement par rapport au moment où nous en avons greffées quelques-unes il y a deux ans est dramatique, peut-être plus pour moi car je ne les ai pas vues depuis octobre dernier.

Meme vigne 2016 greffée, 2018

À Peilhan et à Rec d’Oulette (Carignan de Flambadou), les roses étaient encore en fleur au bout des rangs mais commençaient à se flétrir sous le soleil brûlant.

Carignan à gauche et en haut à droit, Peilhan en dessus à droit

C’est là que le bât baisse. Le soleil brûlant n’est vraiment sorti dans la région que depuis une semaine, ce fut un printemps catastrophique. La pluie a chuté dramatiquement, presque trois fois le niveau habituel à partir de mars après un hiver plus humide que normale. La moyenne annuelle des précipitations a été dépassée juste au milieu de l’année. De plus, la pluie n’était pas en rafales mais régulière, souvent les après-midis. Les vignobles de toute la région sont détrempés, les tracteurs et les machines incapables de se frayer un chemin à travers la boue ce qui rendent le travail de la vigne difficile, voire impossible. Même après une semaine de soleil, si je presse sur le sol, je peux sentir l’humidité sur la couche arable.

Mélanger l’humidité et la chaleur autour des plantes et il y a un résultat malheureusement inévitable, le mildiou.

Si on regarde la photo de Peilhan on voit les tâches de mildiou

Ce mildiou vit comme des spores dans le sol et la pluie les éclabousse sur les vignes. Jeff m’avait prévenu des dégâts que j’avais décrits de loin dans mon dernier post. Voir les signes révélateurs de taches brunes sur les feuilles supérieures à une telle échelle à travers les vignobles dans tout le Languedoc est une autre question cependant. Toutes ces vignes touchées ne rapporteront rien (bien que certaines les mettront en production, alors soyez confiant de votre producteur). J’ai entendu dire que certains producteurs ont effectivement perdu la plupart de leurs vignes pour cette année et dans toute la région. Le grenache semble particulièrement vulnérable au midiou et il a été dévasté chez Jeff, le Maccabeu également.


Pendant ce temps, Jeff a lutté pour sauver ce qu’il peut. Il a pulvérisé toutes sortes de produits biologiques à partir d’algues, d’orties, d’huiles essentielles telles que l’orange et la lavande, la prêle, l’argile. Il a utilisé les deux éléments naturels autorisés par les règles organiques, le cuivre et le soufre. Jeff est particulièrement réticent à utiliser le cuivre mais telle est la bataille cette année qu’il était nécessaire. Malheureusement, comme Sisyphe, la tâche est difficile. Il pulvérise, il pleut et les effets de la pulvérisation sont grandement réduits en lavant les tisanes de la vigne, il doit donc recommencer. Au moins cette semaine ce n’est plus le cas et Jeff a travaillé toutes les heures pour faire ce qui est possible, pour rouler une fois de plus ce rocher. Il est découragé, voire navré de voir l’état de certaines vignes qu’il affectionne et dont il se soucie tant.
Oserais-je mentionner que c’est maintenant le moment où l’oïdium se fait connaître? S’il vous plaît pas cette année.
Donc, la production sera énormément baissée cette année, nous avons le meilleur espoir pour Syrah, Mourvèdre, Carignan Noir. La baisse de la production signifie également un faible revenu, alors attendez-vous à une hausse des prix et ne vous plaignez pas comme vous savez pourquoi maintenant.

Alors, heureux de revoir? Eh bien à un niveau personnel oui. Revisiter mon grand ami, faire attendre Icare pour être chatouillé, voir le bon côté de la nature. Mais. Ce n’est pas un moment heureux pour les vignerons de cette région et ça fait mal de voir mes amis renversés. Espérons qu’il arrive un vent du nord, des vents desséchants, le soleil et plus aucune maladie ce qui permettrait de sauver quelque chose cette année, pour que Sisyphe atteigne son sommet.

C’est vraiment Flower Power, Jeff avait semé des fleurs sauvages dans la parcelle, ironiquement pour retenir l’humidité

Ce vin me plaît?

Comment Jeff Coutelou a changé mon goût!

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Pinot Noir, Nelson

En réfléchissant encore à mon voyage, mes pensées se tournèrent vers la question du goût. C’est personnel bien sûr, un vin qui m’attrait peut ne pas être à votre palais et vice versa. J’ai été ravi de recevoir un courriel de Peter Gorley à propos de son récent voyage en Nouvelle-Zélande et plus particulièrement de ses dégustations de Pinot Noir. Peter est quelqu’un pour qui j’ai le plus grand respect et la confiance dans sa connaissance et son goût. Son livre sur le Languedoc est un achat obligatoire basé sur son expérience d’y vivre pendant de nombreuses années.

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Il était évident que Peter se révelait beaucoup plus enthousiaste au sujet des Pinots qu’il goûtait que moi. Il y en avait quelques-uns que nous avions en commun, bien que les dégustations de Peter aient été bien plus abondantes, surtout dans l’île du Nord et à Marlborough. Je fais honnêtement confiance aux jugements de Peter, alors pourquoi j’étais moins convaincu?

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Quelques vins que Peter et moi avions gouté en commun

Je pense qu’il est juste de dire que Jeff Coutelou a changé mon goût pour le vin. Et je suis très heureux qu’il l’ait fait avant que quiconque ne pense que cela ressemble à une plainte. Avant de vraiment connaître Jeff il y a 10 ans, mon goût pour le vin était très conventionnel et j’évaluais le mieux les vins qui ont été appréciés et étaient «typiques» de leur type, de leur variété et de leur terroir. Après avoir tant partagé avec Jeff, ses propres vins fabuleux et les vins de nombreux autres producteurs naturels, je sais que mon goût a modifié.

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Je note le plaisir et l’excitation beaucoup plus fortement que d’autres facteurs de nos jours. Est-ce que le vin a bon goût? Est-ce fruité, propre? Est-ce que ça me donne envie d’essayer un autre verre? Y a-t-il un dynamisme autour du vin?
Je goûte des vins, à la fois naturels et conventionnels, qui peuvent me donner des réponses positives à ces questions et bien plus encore. Je goûte des vins, naturels et conventionnels, qui malheureusement me déçoivent. Ces jours-ci ce sont les vins naturels qui forment la majorité des vins qui entrent dans la première catégorie. En Nouvelle-Zélande, j’ai trouvé trop de pinots qui essayaient de se ressemble un Bourgogne vieilli plutôt qu’une véritable expression de leur place. Il existe une convention sur le goût du vin et de nombreux producteurs, et pas seulement les Kiwis, semblent vouloir être inclus dans cette convention. Je reçois plus d’enthousiasme de la part de ceux qui laissent parler les raisins pour produire du vin où ils ne sont pas manipulés pour respecter une convention.

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Un Pinot de Kindeli qui m’a plu, j’en ai acheté depuis mon retour au R-U.

Ce n’est pas pour critiquer Peter en aucune façon. Il a inclus Jeff dans son livre, a un esprit ouvert sur le vin et je partage beaucoup de ses favoris. Nous sommes différents. J’ai passé tellement de temps avec Jeff que mon palais est inévitablement celui qui a changé pour préférer le style naturel. Cela ne me rend pas juste ou faux. Nous sommes différents, le goût est différent. Chacun à son gout.

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Dégustation, les avis experts

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Campania Wines

Dans le dernier blog, j’ai dit que le vin devrait être jugé sur le Plaisir qu’il vous offer. Si on aime le vin est certainement l’aspect le plus important de la dégustation. Pourtant, quand je lis des notes de dégustation, cette question est rarement mentionnée. Il existe de longues descriptions de couleurs, d’arômes et de saveurs. On peut mentionner la persistance du goût en bouche, des défauts du vin et, peut-être, de la typicité du vin autour de raisin, d’origine et d’année. Mais pas très souvent qu’on lit si le dégustateur a aimé le vin.

J’ai été, et je suis toujours, invité à juger lors de dégustations professionnelles en France. J’ai assisté à deux, un pour un guide bien connu et un autre pour la remise des médailles régionales. Je dois admettre que je suis parti plutôt désillusionné. Il y avait des vrais avantages à devoir analyser le vin en fonction de la vue, de l’arôme et du goût, avec des directives pour les noter. Devoir le faire en peu de temps a concentré l’esprit et mes compétences en français.

Une des dégustations

Cependant, lors d’une dégustation, le groupe dans lequel je travaillais a été informé à l’avance combien de médailles seraient décernées, c’est-à-dire avant que les vins ne soient dégustés! Certaines bouteilles ont reçu des médailles qu’elles ne méritaient pas en vérite. Dans l’autre dégustation, il y a eu des discussions sur nos marques et nos pensées individuelles, mais à l’approche du déjeuner, le président a dit qu’il donnerait ses résultats pour que le déjeuner ne soit pas manqué. Dans les deux cas, le vin n’a jamais vraiment été discuté ou pris en compte. Surtout, il y avait un énorme désaccord parmi les dégustateurs, qui étaient tous des professionnels. Les notes sont variées, elles sont toujours subjectives, peu importe les directives données pour établir un cadre objectif de notation.

Juste cette semaine, deux professionnels bien connus ont eu un peu de bluff sur Twitter sur la fiabilité des scores. Beaucoup de professionnels défendent leur exactitude, mais alors ils ne le feraient pas?

J’ai souvent goûté des vins corrects, bien faits, des raisins mûrs. Techniquement ils méritaient des scores élevés mais ils étaient ennuyeux, manquant de personnalité ou d’excitation. Vais-je les acheter? Certainement pas. Pourtant, ce sont eux qui portent souvent leurs médailles sur la bouteille et qui est un véritable coup de pouce aux ventes dans les supermarchés, etc. Ceci est un exemple de la façon dont un peu d’éducation bénéficierait le buveur de vin qui veut simplement un bon verre de vin sans s’intéressant trop dans l’histoire derrière elle. À mon avis, les médailles et les notes élevées peuvent être trompeuses et constituer un faux-fuyant.

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Belle bouteille? NB les médailles différentes

De même, j’ai bu des vins qui avaient un soupçon de défauts, une touche de volatilité ou un peu de l’écurie et pourtant, ils étaient des vins passionnants avec de la personnalité. C’est pas que la faute les rende bons, juste que le vin puisse l’accommoder.

Je reviendrai sur la question de l’histoire des vins dans le prochain article.

Comme pour les journaux et les magazines de vin. Trop souvent, ils sont essentiellement des bouffées publicitaires, des publi-reportages pour les vins. J’ai abandonné les magazines sur le vin il y a longtemps. Jusqu’à ce qu’ils soient plus honnêtes et décrivent les vins pauvres aussi bien que les bons, je m’en tiendrai aux dégustateurs dont je respecte les opinions sur le web ou en personne. Et fais confiance à mon propre jugement aussi.

Coutelou: nouvelles de 2016, 2017 et 2018

Cartes des voeux 2015 et 2016

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Carte des Voeux 2017, année électorale

À chaque mois de Janvier, Jeff Coutelou envoie aux clients une Carte Des Voeux dans laquelle il envoie des informations sur les événements de l’année précédente à Puimisson, des réflexions sur le millésime et des nouvelles générales. La carte est toujours accompagnée d’une image frappante et pleine d’esprit et cette année n’a pas fait exception.

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Les principaux titres de la carte de cette année concernant les vins:

  • Les difficultés du millésime 2017, les canicules et la sécheresse et comment une brise marine a sauvé la mise
  • La petite récolte, bien que de très bonne qualité
  • Détails des cuvées probables que Jeff a assemblées en novembre, dont des habitués tels que 7, Rue De La Pompe, Vin Des Amis, PM Rosé, Classe, Flambadou, Flower Power et le Blanc mais aussi le vin Amphora de 2016 et …… La Vigne Haute! (Heureux écrivain ici)
  • Nouveaux produits, spiritueux et «toniques». Gin, Fine et Grappa ainsi qu’un Kina (un vin aromatisé avec des plantes qui est délicieux)

D’autres titres de nouvelles:

  • Le millésime 2016 comme preuve de la suprématie de la nature. Les vins ont tardé à se développer et, par conséquent, Jeff a décidé de les garder chez lui jusqu’à 75% d’entre eux plutôt que de commercialiser des vins pas encore prêts. (Cela dit, les bouteilles 2016 que j’ai ouvertes récemment ont été très bonnes et valent la peine d’être attendues, bonne nouvelle pour le client avec de la patience, moins pour le chiffre d’affaires de Jeff).
  • Des problèmes dans les vignobles en raison de fortes pluies à la fin de 2016 ont entraîné le report des nouvelles plantations. Les problèmes causés par le vandalisme à l’automne 2017 ont endommagé le travail et le progrès de la biodiversité dans les vignobles, par exemple les haies et les arbres brûlés.

Peut-être que les nouvelles les plus surprenantes de toutes. Le domaine ne sera plus, à l’avenir, nommé Mas Coutelou. Les autorités ont informé Jeff qu’un domaine qui produit des vins uniquement en Vin De France plutôt que AOC ou IGP n’est pas autorisé à utiliser le terme «Mas». Dans le cas de Jeff, cela semble fou car c’est le nom de famille de sa mère et des fondateurs du Domaine. Peu importe la logique et le bon sens, à l’avenir les vins seront simplement appelés Coutelou.

Quant à 2018.

Les plantations prévues pour 2017 auront lieu, espérons-le, au printemps, par exemple près de Ste Suzanne où des cépages traditionnels et anciens prendront place parmi les dizaines déjà plantés à travers le domaine.

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Parcelle trempée, qu’on ne pouvait pas planter en 2017

Jeff a l’intention de faire revivre les parcelles dans la région de Saint Chinian qui appartenaient à son père. Elles seront rangées, replantées si nécessaire et améliorées avec, certainement, la biodiversité au coeur. Dans dix ans, nous pouvons nous attendre à une toute nouvelle gamme de vins Coutelou de cette région renommée.

Lectures

Je suis peut-être loin de l’action des vignobles du Coutelou mais ma fascination pour le vin, et en particulier pour le vin naturel, ne cesse de croître. J’ai récemment lu deux choses qui méritaient d’être partagées ici.

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D’abord le marchand anglais «Bibendum» a fourni cette information sur le Royaume-Uni. Croissance des vins bios, biodynamiques et naturels sur les listes des marchands anglais, de 10% à 38%.

Cette croissance de l’intérêt pour les vins naturels est, bien sûr, très agréable pour moi, partisan de longue date. Tous ces vins sue les listes ne sont pas naturels (il y a bios et biodynamiques), mais l’intérêt pour ce secteur montre un changement de la demande et, également, la prise de conscience des commerçants que la demande existe.

Caveat emptor! Ce ne sont pas tous les vins étiquetés comme «naturels» qui sont une conséquence de l’absence de réglementation. En particulier, méfiez-vous des grandes surfaces avec des vins des grands producteurs. Les artisans qui pratiquent des méthodes naturelles dans la vigne et à la cave sont ceux qui m’intéressent. Pour identifier ces producteurs, vous pourriez faire pire que de regarder le site web «vinsnaturels» disponible en français et en anglais. L’application Raisin est un autre moyen utile pour localiser les producteurs et les cavistes.

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L’article le plus intéressant que j’ai lu est dans «The Wine Enthusiast», écrit par Anne Krebiehl MW. Dans ce document, elle décrit ce que nous apprenons sur les sols et la vie qui s’y trouve. La rhizosphère est la partie du sol qui entoure immédiatement les racines de la vigne et les recherches révèlent la vie microbienne et fongique qui s’y trouve. C’est quelque chose que Jeff m’a décrit au fil des années et c’est fascinant de voir des sols avec de petites fibres fongiques blanches qui forment un réseau autour des vignes, les supportant avec des nutriments et des produits chimiques tout en bénéficiant d’une symbiose. Encourager la vie dans les sols est donc extrêmement important; en réduisant autant que possible leur compaction des engins, en les compostant, en évitant autant que possible les produits chimiques.

Mychorrizae dans les sols du vignoble Rome

Il reste encore beaucoup de recherches à faire et nous sommes dans les premiers jours de comprendre comment les sols influencent la vigne et, par conséquent, le vin. Cependant, les premières recherches soutiennent la gestion prudente des sols et de la vigne par des vignerons tels que Jeff Coutelou. Respectez l’environnement, encouragez la vie. Comme il l’a dit après les récents dégâts à ses vignobles, la meilleure réponse est de planter. Les arbres, les arbustes, les fleurs, toutes les plantes. Encouragez les écosystèmes et ils rembourseront notre tutelle.

In Laudem

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D’une manière généralement modérée et généreuse, la réponse de Jeff Coutelou au vandalisme sur son vignoble nous renforce sa philosophie de la viticulture.

Il nous a rappelé que des générations de vignerons, comme pour l’agriculture en général, étaient persuadés que la production de masse aidée par la mécanisation, les engrais chimiques, c’était la voie à suivre. L’arrachage des haies et des arbres pour créer de l’espace pour plus de vignes augmenterait la production et les revenus. L’irrigation par l’eau du Rhône n’était que la dernière de ces modernisations.

Les conséquences nous ont démontré comment ces générations ont été trompées. Des sols compactés avec peu ou pas de vie, les nombres d’oiseaux et d’insectes en chute, des maladies propagées par des vagues de monoculture, des vignes accrochées aux engrais pour maintenir la production à un niveau élevé.

En 1987, lorsque Jean-Claude Coutelou a fait le saut en viticulture biologique, il n’y avait que 200 ha de vignes bio dans l’Hérault. Maintenant, il y en a 20 000 ha. Une marée s’est inversée mais il n’est pas facile pour tout le monde d’accepter que des erreurs ont été commises. Ceux qui sont revenus aux méthodes traditionnelles, en plantant des haies, des arbustes, des fleurs et des arbres pour la diversité sont, ironiquement, regardés avec suspicion. Les oiseaux, les chauves-souris et les insectes qui s’y trouvent aident à combattre la maladie. Trente ans de pratique organique rendent les sols riches en vie. Et pourtant, certains ne le comprennent pas.

C’est un privilège de se tenir au vignoble de Rome au printemps, en écoutant le chant des oiseaux, le bourdonnement des abeilles et les cigales, en regardant les papillons et les chauves-souris, en appréciant les couleurs des fleurs. Sachant que cette riche diversité aide la vigne à la rendre encore plus spéciale. C’est le bon chemin esthétique, moralement mais surtout pour les vins. La nature gagne et nous en profite.

Donc, Jeff a raison. Je suis avec lui.

Des nouvelles choquantes

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Lorsque Jeff m’a contacté samedi, il a transmis des nouvelles choquantes. Mercredi, alors qu’il était à Paris, quelqu’un a délibérément mis feu à une haie et une oliveraie dans le vignoble de Segrairals. L’homme (Jeff sait le mec) a utilisé de l’essence pour les brûler. C’était un incendie criminel, pur et simple, un acte diabolique.

Juste le mois précédent il y avait eu un autre incident, cette fois accidentel. Un voisin brûlait des déchets et se répandait sur le vignoble de Peilhan détruisant des jeunes arbres et quelques vignes.

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Une fois c’est assez grave mais deux incidents sont presque insupportables. Que le second était un acte de malveillance le rend encore pire. Quand quelqu’un essaie de développer l’environnement avec des nouvelles plantations on pourrait imaginer qu’il serait encourage, soutenu. Au lieu de cela Jeff a rencontré des actes de vandalisme et maintenant un incendie criminel. Heureusement, il est un homme fort et se battra, mais il mérite que nous le soutenons.

Dégustation des vins 2017

Vigne Haute

Le week-end dernier, j’aurais dû passer des jours en Languedoc avec Jeff y inclus une dégustation à Latour De France. Malheureusement, un virus y a mis fin.

J’ai plutôt réfléchi à une dégustation chez Jeff le 3 octobre de tous les vins 2017 en cuve. Les lecteurs réguliers se rappelleront qu’ils sont de grande qualité mais de faible quantité. Les quantités seront en pénurie de ce qui sera de très bons vins. Il y avait une note de tristesse à ce sujet que nous avons goûté à travers la gamme.

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Ce sont mes notes de la soirée.

  • Maccabeu / Grenache Gris – encore du sucre résiduel. Nez frais, fruité, poires. Légère douceur qui disparaîtra. Direct et charmant.
  • Sauvignon Blanc – pomme fraîche, vive et piquante. Un vrai caractère de sauvignon, rafraîchissant.
  • Carignan Blanc – charmant, plein, propre, direct – frais et fruité. Très bien.
  • Rosé – très pâle, arôme fleuri, frais et propre, exactement ce que vous voulez d’un rosé.
  • Syrah (Ste Suzanne) – grappe entière, fruit rouge, tanins ronds, bonne finale, complet, très bon.
  • Cinsault – joli fruit rouge frais et juteux, cerise, 13,5% mais au goût plus léger. Bien.
  • Syrah (Segrairals) – nez incroyable de fruit de la passion qui reporte dans le goût. Frais, agrumes et des beaux fruits rouges, une vraie vedette.
  • Syrah (La Garrigue) – La Vigne Haute (je croise les doigts). Terrifique, tanins pleins et directs, fruit splendide, complet, long – magnifique.
  • Flower Power – Maccabeu, Syrah (St Suz), Grenache (St Suz), Grenache Gris, Cinsault, Terret Noir et Flower Power – En dépit de l’assemblage différent, il a le caractère de Flower Power précédent – tanin soyeux et très attrayant. Charmant.
  • Grenache – Assemblage de Ste Suzanne / La Garrigue – 2015 St Suzanne a fourni 80hl, cette année les 2 vignobles ont fait 60hl. Belles saveurs de cerise fraîche avec une finale épicée.
  • Mourvėdre – des tanins croquants, épicé et fruits noirs. Très typique du cépage. Bon.
  • Carignan – le meilleur de la classe. Beaux fruits frais rouges et noirs, excellent équilibre de fraîcheur et de complexité. «Star» encore une fois.
  • Merlot – joli nez de fruits, frais, note sauvage qui devrait se régler. Agréable.
  • Cabernet Sauvignon – encore un peu de sucre, beaucoup de fruits, facile à boire avec des notes classiques de cassis.

Nous avons continué à boire quelques vins de 2016 qui étaient encore en cuve, une Syrah très florale et épicée et un assemblage de Grenache, Syrah et Mourvèdre qui avait des beaux fruits avec une finition de tanins soyeux.

Réflexions sur la soirée? La qualité de 2017 est claire, elle peut rivaliser même 2015, c’est vraiment dommage que moins de gens vont pouvoir les boire. Les blancs sont très bons mais les rouges brillent, surtout le futur La Vigne Haute et le Flambadou. Les vins avaient tous fermenté magnifiquement avec peu de soucis. Un millésime à chérir!

Cépages Rares et Vin De France

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Ce tableau est publié il y a deux semaines, même si l’information se rapporte à 2010. Je l’ai trouvé fascinant (je suis un cas paumé, je le comprends). Une partie de l’information serait attendue, la Nouvelle-Zélande avec son Sauvignon Blanc par exemple, l’Australie avec son Shiraz. J’ai été plutôt surpris que Merlot compose  13,7% du vignoble français. Certes, c’est en partie parce que c’est l’un de mes cépages moins préférés, bien que, comme toujours, de bons exemples soient disponibles auprès de bons vignerons.

Le merlot, tout comme le cabernet sauvignon, le chardonnay et le viognier, était définitivement en vogue dans les années 80 et 90 lorsque je commençais à m’intéresser au vin. Les producteurs du Languedoc ont réagi à cette popularité en plantant ces cépages, commercialement tout à fait sensé. L’un d’entre eux était Jean-Claude Coutelou et Mas Coutelou a toujours ses parcelles de Cabernet et de Merlot.

Cependant, l’une des tendances les plus récentes dans la region, c’est la renaissance des cépages anciens et rares. Au Mas Coutelou, Jeff a planté des raisins tels que le Riveyrenc Noir, le Riveyrenc Gris, le Morastel, le Piquepoul Noir et le Terret Noir à Peilhan (voir photos ci-dessous).

Plus tôt cette année, Jeff a reçu la visite du Domaine De Vassal, gardien du trésor national de la vigne. Ils enregistrent et conservent des exemples de tous les cépages que j’ai décrits après une visite à Vassal. À cette occasion, ils ont été intrigués par deux vignes en particulier; d’une part, la Clairette Musquée, plantée à Peilhan et, d’autre part, des souches de Segrairals. Ce ne sont là qu’une partie du programme de la replantation et de la greffe qui ont eu lieu au Mas Coutelou. Les photos ci-dessous montrent le greffage d’autres cépages dans Flower Power, par exemple Aramon Noir.

Après des mois de recherche, les experts de Vassal ont conclu que la Clairette Musquée avait ses origines en Hongrie où elle était connue sous le nom «Org Tokosi». Il a été planté au Maghreb et, après l’indépendance algérienne, il a probablement été apporté en France par ceux qui sont rapatriés en France.

Le raisin de Segrairals s’avère être un cépage italien, assez rare, appelé Delizia Di Vaprio. C’est, selon ma copie de «Dictionnaire Encyclopédique des Cépages» de Pierre Galet, cépage autorisé en Italie et au Portugal. Selon les règles du système AOC de la France, cela ne serait pas autorisé. Jeff, cependant, choisit d’émettre ses vins sous la marque «Vin De France» ce qui signifie qu’il est libre de choisir ses propres cépages et méthodes de vinification. Alors qu’un vin AOC du Languedoc doit inclure des raisins tels que Syrah et Grenache, Jeff peut choisir ce qu’il faut mettre dans ses vins, y compris les vins d’un seul cépage. Cela signifie aussi qu’il peut planter ces raisins rares et en faire des vins qu’il aime.

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Il est intéressant de noter qu’une AOC, la Bourgogne, commence à montrer quelques signes d’inquiétude quant à la popularité croissante des Vins De France. Ils ont lancé une campagne qui les critique. À mon avis, ils devraient se pencher sur leurs propres lacunes et règlements. Par exemple, avec le changement climatique, les vignerons devront s’adapter, l’étude des différents cépages en fera partie.

Alors oui, Merlot a sa place (et prospère dans le vignoble de Colombié à Puimisson) mais n’est-il pas passionnant de voir des cépages rares, anciens et traditionnels être chéris et remis en valeur? Laissez-nous apprécier la gamme et la variété des raisins et des vignerons qui leur permettent de s’exprimer au maximum.

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Chaque photo raconte une histoire (2) – Terroir

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C’est un coin du vignoble «Segrairals» qui se trouve au nord-est de Puimisson. J’ai pris la photo le 6 octobre et elle montre clairement une démarcation dans cette partie du vignoble. Le côté éloigné a encore des vignes vertes, alors que dans le côté vers moi les vignes changent de couleur avec l’arrivée de l’automne. Pourquoi les vignes sont-elles à différents stades de développement? Même un mois avant le 7 septembre, il y avait une ligne claire.

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La raison principale est qu’un ruisseau coulait ici il y a de nombreuses années. Son héritage est d’avoir laissé un sol plus riche dans le coin où se trouvent les cannes de Provence. Les vignes plantées sur ce sol plus riche trouvent la vie plus facile que leurs semblables. Elles restent plus vertes, nourrissent leurs raisins plus facilement. Tout bon?

Et bien non. Les raisins peuvent être trop bien nourris, mûrissent plus tôt que leurs voisins, deviennent trop sucrés. Ils vont également commencer à se détériorer plus tôt s’ils ne sont pas vendangés. Ainsi, dans un petit coin d’un vignoble, nous voyons comment le terroir fait la différence pour les vignes. Nous voyons comment un vigneron doit connaître ses vignes pour s’assurer qu’il realise la plus haute qualité. Le vigneron fait partie de tout le mystère du «terroir» et c’est un sujet sur lequel je vais retourner bientôt.

Chaque photo raconte une histoire

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J’ai pris cette photo le 6 octobre à Font D’Oulette, le vignoble «Flower Power» de 0,6 ha. Elle raconte plusieures histoires.

Regardez le vignoble lui-même. Petites, jeunes vignes de six ou sept ans avec une riche variété de cépages parmi lesquels quelques-uns de rares, par exemple des variétés d’Oeillade, Clairette Musquée et un autre connu tout simplement «Inconnue» car son origine est inconnue. Cette complantation de cépages était typique des anciennes méthodes de cultiver la vigne. L’utilisation de gobelet plutôt que la palissage est un autre exemple de la viticulture traditionnelle. Ce vignoble raconte l’histoire et comment les pratiques traditionelles marchaient souvent mieux, son vin a déjà recueilli beaucoup d’éloges.

Regardez aussi le vignoble derrière Font D’Oulette. Vous verrez des vignes très différentes. Vignes d’une couleur verte riche et d’une feuillage encore luxuriant. Cela forme un contraste avec le jaune automnal de Flower Power. C’est le résultat au fait que les vignobles voisins sont traités avec de grandes quantités d’engrais chimiques, en particulier de nitrates. Ceux-ci stimulent artificiellement la croissance et la couleur de la vigne. Les vignes de Flower Power, d’autre part, se développent à leur rythme naturel.

Le vignoble est entouré d’oliviers et d’arbres fruitiers ainsi que des fossés. C’est délibéré de la part de Jeff parce qu’il veut créer une barrière aux vignobles voisins. Lorsqu’il pleut dans le Languedoc, il pleut souvent fort, entraînant le lessivage des sols. Parfois, les sols sont compactés par les machines et les traitements sur les vignes sont emportés par la pluie. Puisque Font d’Oulette est dans un bol, cela signifierait que les sols voisins et les produits chimiques pourraient être emportés sur la parcelle de Jeff afin qu’il utilise les fossés et la végétation pour empêcher la souillure de ses vignes.

Une photo mais une image compliquée.

L’automne raconte à la terre

«L’automne raconte à la terre les feuilles qu’elle a prêtées à l’été»

(Georg Christoph Lichtenberg)

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Les mots du physicien allemand du 18ème siècle m’ont touché après avoir visité les vignobles pour un dernier regard avant de retourner au Royaume-Uni. Ils sont une belle vue à cette période de l’année, un arc en ciel de couleurs et j’espère que mes photos la montrent. Une matinée sous un soleil d’or, j’y reviendrai plus tard.

Que les vignobles soient si époustouflants à cette saison sont pas une surprise mais ils m’ont enseigné une ou deux leçons, mon quatrième automne ici mais j’apprends toujours.

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Il y a de la vérité dans les mots de Lichtenberg. Les vignes redonnent à la terre une partie de ce qu’ils en ont pris au cours de l’année, les feuilles offrent un paillis au sol, un remboursement mais aussi un investissement pour l’année prochaine. Avec les grappes et les baies abandonnées des vendanges, elles ajouteront la vie à la terre, en effet il y a eu des insectes et des papillons, des oiseaux et des vers à profusion. Des sols sains.

MAIS. Ils sont très, très secs. Des fissures dans la terre en octobre. Deux matins de pluie légère, sinon presque rien pendant quatre à cinq mois. Certaines parties de l’Hérault sont déjà déclarées en situation d’urgence à cause de la sécheresse. Les températures restent vers 25°C, adorables pour les visiteurs mais la population locale et la terre ont besoin de pluies régulières. Et très bientôt. Les prévisions ne montrent pas de pluie.

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Mon autre grande leçon a été la variation des variétés, pas une tautologie, je le promets.

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Comparez les deux moitiés de Ste Suzanne photographié de La Garrigue, à gauche Syrah, à droite Grenache. Dans La Garrigue, ces deux cépages démontrent une différence, le Syrah perd ses feuilles, le Grenache reste principalement vert.

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Syrah (a g), Grenache (a d)

Pendant ce temps, les feuilles de Carignan virent une couleur rouge vif, beaucoup plus que tout autre cépage.

Et dans mon vignoble préféré, Rome? Les oiseaux sont de retour en nombre après l’été. Les oiseaux chantent autour du bol de la parcelle, le figuier a donné ses deux récoltes et les olives changent de couleur comme celles de Font D’Oulette, le vignoble de Flower Power.

Un beau temps, un moment inquiétant. Qu’il pleuve.

Amphorae

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L’une des tendances de la vinification des dernières années, c’est un retour à l’apprentissage de nos ancêtres. La renaissance des vieilles cépages, l’utilisation de chevaux pour le labour, de nombreuses pratiques du vin naturel sont des références au passé. En tant qu’historien, ces pratiques me sont les bienvenues.

En plus on a vu le retour à l’utilisation d’amphores pour la fermentation ou le vieillissement des vins. Bien sûr, c’était la méthodologie des Grecs et des Romains il y a des milliers d’années, mais elles avaient presque disparu en Europe occidentale. Certes, la pratique a survécu en Orient, en particulier en Géorgie, en partie à cause de la pauvreté de l’époque soviétique. La chute du communisme et cette recherche du passé ont ramené l’intérêt pour l’amphore.

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L’avantage est que l’argile est poreuse et permet un échange de vin avec l’air / l’oxygène. C’est pourquoi les viticulteurs ont utilisé les barriques en bois, mais l’avantage des amphores c’est qu’elles n’ajoutent pas le goût familier du chêne. De nombreux producteurs qui ont utilisé des amphores ont déclaré qu’ils gardaient plus frais les vins que les barriques.

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Plus tôt dans l’année, j’ai signalé comment Jeff avait reçu un cadeau par un ami qui plonge et qui avait découvert une amphore romaine en Méditerranée (de l’époque de Jules César). J’avais espéré que cela pourrait être utilisé pour la vinification, mais il faut beaucoup de reconstruction et de désinfection. Cependant, elle semblait inspirer Jeff qui est parti en Espagne pour acheter deux amphores de 400l la pièce. Le 29 septembre, il était temps de les remplir.

Elles sont pleines d’eau pendant plusieurs semaines pour enlever la poussière, mais aussi pour humidifier l’argile afin de ne pas absorber trop du vin. Une cuve de Carignan et de  Castets (cépage très rare) fournit le vin pour entrer dans les amphores d’environ 1m50 de hauteur. Remplies presque jusqu’au bord, chacune a été scellée avec un chapeau en acier inoxydable acheté pour le travail. Et nous attendons les résultats, la dégustation régulière permettra à Jeff de décider la durée de l’élevage.

Un nouveau départ, un retour aux voies des anciens.

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Vendanges 2017 – L’arrivée

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J’ai commencé mes écritures sur les vendanges avec du vocabulaire des courses hippiques donc je conclus de la même façon. C’est définitivement terminé. Les vendanges 2017 avec toute sa qualité, avec si peu de quantité.

Le 27 septembre, la presse finale des raisins est complétée. C’était le Cabernet Sauvignon, deux semaines après être ramassé. Les peaux, les pépins et les autres matériaux solides avaient accompli leur mission en offrant la saveur, la couleur, les tanins et beaucoup plus. Les levures avaient commencé leur travail de fermentation. Maintenant, il était temps de presser avant que le moût ne commence à être problématique plutôt que bénéfique.

Le moût est pompé de la cuve par la puissante pompe à marc directement dans le pressoir. Julien a assuré qu’il soit rempli dans tous les coins et le pressoir démarre. Il gonfle une membrane qui presse doucement le moût pour extraire le jus sans libérer les tanins amers et acerbes qui restent dans les peaux et les pépins. Le cépage déterminera la quantité de pression appliquée, Cabernet a des petites baies et des peaux plus épaisses, donc besoin d’un peu plus de pression que Cinsault, par exemple, plus jûteux, des peaux plus minces.

Le jus coule et il est envoyé à une autre cuve pour continuer sa fermentation, puis sa fermentation malolactique (qui élimine les goûts plus acides). En effet, les analyses des vins 2017 montrent que les fermentations se sont effectuées rapidement et sans problème. Il n’y a aucun signe de volatilité ni tout autre problème, les vins s’annoncent qualitatifs. Ce qui, bien sûr, est l’objectif. Jeff croit laisser les raisins s’expriment avec le moins d’intervention possible. Cette année les raisins ont fait le travail, guidés certainement par Jeff.

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Malheureusement, les quantités ne reflètent pas la qualité et cela entraînera un coup dur pour le domaine et pour pratiquement tous les domaines de la région. Lorsque vous êtes invité à payer quelques euros pour une bouteille de Mas Coutelou 2017, j’espère que vous vous souviendrez de tout le travail que j’ai décrit, des stresses et des contraintes, de l’amour et des soins qui renforcent cette bouteille et que vous allez considérer de l’argent bien dépensé.

Solera, oh oh

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Plusieurs des visiteurs au Mas Coutelou citeront leur temps dans la cave des soleras comme le plus mémorable de tous. Ceci, pour les nouveaux lecteurs, est la cave où les barriques sont stockés ce qui contiennent du Muscat et du Grenache à partir de nombreux millésimes. Là, il vieillit doucement pour faire du Vieux Grenache ou de Muscat, ou une assemblage bien sûr.

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Le système fonctionne avec de nouveaux vins mis en barrique comme d’habitude, mais les vins plus anciens sont assemblés avec des vins de millésimes plus récents. L’évaporation et l’embouteillage signifient qu’une partie du vin dans les barriques disparaît chaque année afin qu’ils aient besoin d’être rechargées de vins plus jeunes. Peu à peu, au fur et à mesure que les années passent, les vins vieillissent, sont plus concentrés et passent à des barriques plus anciennes. Une partie du vin dans les barriques les plus anciennes a 100 ans!

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Principe Archimede, la gravité aide bouger le vin vers la barrique

Le 20 septembre, il était temps de dégager de l’espace dans la cave; des barriques remontées, du vin neuf ajouté au système. Certains des barriques ont reçu un soutirage, vidés de leur vin en laissant le sédiment au fond. La barrique est ensuite nettoyée, le vin rechargé dedans.

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Matthieu vide et puis remplit la barrique de l’eau pour la nettoyer

Deux jours plus tard, nous étions de retour et, parmi les barriques rafraîchies, il y en avait une qui contenait le vin des Grenaches (les trois variétés) que j’ai fait en 2015. Le temps pour goûter. C’était la nouvelle barrique qui permet plus d’oxygène d’entrer dans le vin que la barrique plus vieille. Il y avait certainement une note de xères sur le vin, l’effet du chêne et de l’air, mais il y avait encore de bons fruits et de la longueur. Il sera bientôt assemblé de vin de cette vieille  qui devrait ajouter plus de fruit au profil. Le vin dans la bouteille 27l sera encore plus fruité et frais, l’assemblage devrait être un moment intéressant.

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La cave est un véritable trésor de grands vins, et je ne veux pas dire le mien. Du temps passé dans cette cave, toujours du temps bien déboursé. Et le chien de garde de tous les chiens de garde s’assure qu’elle est bien protégée.

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Vendanges 17 – Présentation

Mardi, j’ai été ravi d’être invité à faire une présentation sur les vendanges de 2017 à Mas Coutelou et les problèmes du millésime qui signalés largement dans la presse. Environ 60 personnes étaient présentes au Tuesday Club de Pézenas et j’ai décrit des événements des vendanges, des décisions que Jeff doit prendre au long des vendanges ainsi qu’un rapport sur les problèmes à l’échelle nationale et à Puimisson.

Après j’ai fait une dégustation de Bibonade, Flambadou 2015 et deux échantillons 2017 des cuves, Cinsault et Cabernet Sauvignon pour démontrer les effets de la fermentation.

J’ai téléchargé la présentation comme une vidéo sur Youtube que vous pouvez voir ici.

Ou tout simplement vous pouvez regarder la vidéo, en dessus.

Fraternité – vendanges 17

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Lundi dernier (le 11 septembre), nous étionss rejoints au Mas Coutelou par les vignerons Charlotte et Louis Pérot et l’une de leurs amies. Vous pouvez vous rappeler que leur domaine Cahors L’Ostal est celui qui apparait souvent sur ces pages. J’ai rencontré Louis au printemps 2015 à La Remise à Arles, où j’ai été vraiment impressioné par ses vins et j’avais hâte de partager qu’ils étaient si bons. Heureusement, Jeff était en accord avec mon jugement et une amitié s’est développée entre les vignerons.

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Cabernet Sauvignon 2017

Malheureusement, le printemps de 2017 a apporté 3 nuits de gelée aux vignes de L’Ostal endommageant ce qui poussait et les bourgeons jeunes, jusqu’à 80% des vignes ont été abîmées, ce qui représente des pertes énormes sur l’année. Jeff a décidé d’aider et d’offrir aux Pérots l’occasion de venir à Puimisson et de prendre des raisins Cabernet Sauvignon pour s’assurer qu’ils avaient plus de vin. Je me hâte d’ajouter que c’était un cadeau, sans frais, offert simplement pour soutenir un collègue et un ami. J’ai entendu parler d’histoires similaires pour d’autres vignerons affectés, mais il était émouvant de voir cette fraternité en action pour moi-même.

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Vers Puy L’Eveque

Louis et Charlotte ont ramassé environ 60 caisses et les ont ramenéas à Puy L’Evêque où je suis sûr qu’ils feront un très bon vin. Nous avons réellement ouvert un de leurs magnums le lendemain au déjeuner, ce qui nous a vraiment ravi. Si vous pensiez que les vins de Cahors sont trop difficiles, je vous invite à essayer de trouver celui de L’Ostal, ça changera d’avis.

Dans une année où Jeff lui-même perdra jusqu’à 40% de sa production moyenne, il n’a hésité pas à aider quelqu’un qui était dans une situation pire que lui-même. Une marque de l’homme.

Sous les ordres

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Le patron soigne ses vignes

Outre le vin, mon principal intérêt est la course de chevaux et je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir une similitude alors que je visitais les vignobles du Mas Coutelou ce matin. L’entraîneur a préparé ses charges au meilleur de sa capacité tout au long de l’année, face aux problèmes de météo et de maladie, il les a soignés toute la nuit en certains cas et doit maintenant choisir soigneusement quand ils sont à leur apogée pour le grand enjeu à venir. Pendant ce temps, ses assistants et son équipe d’écurie se rassemblent, des amis anciens et nouveaux prêts à soutenir le maître et à apprendre de lui.

OK, peut-être que j’étenda l’analogie. Cependant, il y a un sentiment à la veille de mes 4e vendanges d’excitation que la course démarre pour apporter la meilleure récolte possible. Au cours de l’hiver, du printemps et du début de l’été, tout s’est bien passé, la pluie est venue, le soleil a brillé, les vignes ont bien progressé. Récement, il y a eu des revers, il faut le dire. La pluie disparaît depuis juin et le sol, encore une fois, desséché. Certaines vignes sont stressées et leur sève a reculé. Cela signifie qu’au lieu de concentrer l’énergie dans les raisins et de les mûrir pleinement, les vignes se protègent. C’est vraiment dommage car tout était prévu pour un millésime de haute qualité, maintenant nous devons attendre et voir ce que nous amènent les prochaines semaines. La pluie est actuellement absente des prévisions météorologiques, espérons que elles se tromperont.

Flower Power et des ‘amis’ (regardez la fleche)

Cela dit, lors de la tournée des vignes, j’ai été impressionné par la qualité des raisins. Oui, les vignes semblent fatiguées, il doit en être ainsi à cette période de l’année, qu’elles devraient donner tout au fruit plutôt que à la plante.

Le Carignan de Rec D’Oulette

Les raisins semblent en bonne santé, belles grappes dans le vignoble de Carignan, par exemple, même si le jus et les pépins ont encore une certaine verdure. Le Muscat est jaune, orange et tacheté d’or et goûte très caractéristique avec ses notes florales et douces. Ils seront récoltés vendredi, le Carignan dans les semaines à venir.

A suivre? Eh bien, à Peilhan, les Castets semblaient ravissantes et ont goûté encore mieux. Flower Power a beaucoup plus de fruits cette année, même si les escargots sont encore présents. Le Grenache de La Garrigue, le Syrah de Ste. Suzanne et les splendides vieilles vignes de Cinsault de Rome seraient mes conseils pour les futurs gagnants. Il y en aura d’autres qui surprendront et raviront, et, espérons-le, il y aura pas de décevants. (Cette métaphore de course ne disparaîtra pas!)

Pendant ce temps, à la cave; Le nettoyage, la vérification de l’équipement (la grande presse étant entretenue) et même l’embouteillage de la ‘skin contact’ Carignan Blanc que James a pris en charge l’année dernière.

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James a accompli son séjour ici à Puimisson, a appris et vient de compléter les premiėres vendanges de ses propres vins dans les collines d’Adélaïde en Australie. Les vignes de Vincent dans le Béarn s’accouplent vers la maturité, Julien a ses vignes ici dans le Languedoc. Les assistants sont de retour à Puimisson cependant, avec Michel et moi-même. Et nous rejoindre cette année arrive Ambroise de la Loire, venu apprendre également.

Et même Jeff va apprendre cette année. Il a pris charge de cettes deux amphores de l’Espagne qui fourniront une autre méthode de vinification. Elles vont prendre place à côté de l’ancienne amphore de l’époque de Jules César qu’on lui a donné pendant le printemps.

Alors, nous sommes sous les ordres, Jeff va appuyer sur le bouton jeudi matin et les vendanges vont commencer. Espérons une année classique.

Orange, oui c’est du vin

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Ce vin orange goutait trop médicinal pour me faire plaisir

Le vin d’orange est très, très à la mode. Souvent associé au mouvement du vin naturel ce qui n’est pas strictement vrai, car de nombreux vignerons conventionnels expérimentent également des vins d’orange. Peut-être le fait qu’ils ont, tous les deux, émergé dans ces derniers ans a amené les deux une telle association. Je dois dire que j’aime l’idée mais je n’ai pas toujours été convaincu par les vins eux-mêmes, alors voici quelques expériences récentes.

Tout d’abord, nous devrions clarifier ce que signifie le vin orange. Ils sont fabriqués à partir de raisins de vin blanc laissés sur les peaux pendant une période prolongée afin d’extraire plus de saveur. Cette longue macération ajoute également du tanin et de la couleur au vin tout comme les raisins rouges lors de la fabrication du vin rouge. La longueur du contact avec la peau et le type de raisin ajoutera plus ou moins de couleur, de saveur et de texture au vin.

C’est ainsi que les vins ont été fabriqués au passé, la tendance actuelle est un renouveau des pratiques anciennes. Certains pays comme la Géorgie ont toujours fait des vins selon cette méthode. J’ai eu l’occasion de déguster de tels vins du monde entier, y compris la Géorgie. Principalement, je les trouve agréable à l’esprit et j’apprécie la technique plutôt que du plaisir pour mon palais. Académique plutôt que plaisant. Souvent, ils manquent de charme, goûtent très secs et sans fruit, peut-être le résultat de trop longues macérations.

Cependant, j’ai récemment dégusté des vins d’orange très attrayants. Les Choix 2014 de Turner Pageot à Gabian, un vin très bien jugé, car il y avait encore beaucoup de fruits à l’abricot ainsi qu’un vin sec et texturé, fait à partir de raisins Marsanne. Très bien. Ora (n) ge Sur Les Canilles 2016 est fabriqué par Domaine Ribiera à Aspiran. Régis et Christine Pichon font ce vin délicieux des raisins Clairette et Terret, encore une fois ils ont extrait une bonne texture et des arômes secs ainsi que des arômes de fruits blancs. Les deux vins ont la moindre note de Xérès Fino qui m’a beaucoup plu.

Chez Mas Coutelou en 2015 et 2016, Jeff a utilisé des raisins blancs tels que Muscat Petits Grains pour faire des vins oranges, généralement supervisés par nos deux assistants australiens Cameron en 2015 et James en 2016. Le résultat en 2015, c’est OW1, assemblage de huit cépages macérés pendant quelques semaines. C’est une couleur vive, a une bonne texture et beaucoup de fruits avec une note à base de plantes. L’année suivante, James a fabriqué le vin majoritaire du Muscat et c’est un véritable succès, les notes de muscat sont présentes mais restreintes pour donner des arômes persistants de fruits blancs accompagnés des bonnes notes épicées et une finition sèche.

Orange, skin contact, longue macération. Quel que soit le nom qu’on donne à ce style, ces vins nécessitent un jugement et des compétences du vigneron. Je vous encourage à les essayer, mais à sélectionner des producteurs de vin dont vous avez confiance.

Pour plus d’informations de quelqu’un qui connaît mieux que moi les vins, je recommanderais ce site à Simon J Woolf.

Mise, Maccabeu et magnums

La mise en bouteille à nouveau. La lune descendante est le moment convenable, le lundi était le jour fixé (mais oui lundi!), je sais que d’autres domaines faisaient de même. J’ai déjà décrit le processus d’embouteillage des bouteilles de 75cl. La ligne d’embouteillage de Jeff signifie que nous pourrions au moins effectuer le processus dans l’abri de la cave plutôt qu’en plein soleil et dans les températures très chaudes à l’extérieur. Jeff m’a dit qu’il établissait la jauge sur la ligne d’embouteillage en fonction de la température. Les jours chauds comme lundi signifient qu’il y a une petite dilatation du vin, alors il faut bien ajouter un peu plus dans la bouteille que la normale, alors quand il se refroidit il y a encore 75cl de vin réel. Et l’inverse des jours froids. Toujours en train d’apprendre!! La vidéo ci-dessous montre la ligne en action.

Aujourd’hui a été le jour de la mise du vin phare des dernières années, Flambadou le Carignan Noir de Rec D’Oulette. Avant cela, le Maccabeu 2015 âgé de différents barriques, assemblé récemment.

Il y a beaucoup de tâches à faire pendant le processus; mettre les bouteilles dans la machine, remplir les bouchons, vérifier les niveaux de vin dans la cuve (pas de lies), empiler les bouteilles. Maintenant, ce dernier travail est plus difficile qu’il n’y parait. Il existe deux méthodes; une palette avec des couches de plastique moulées qui facilitent le travail en posant les bouteilles dans l’espace fourni, puis il y a la palox. Cette caisse en bois peut stocker plus de bouteilles, donc il est préférable d’utiliser de certaines façons, mais c’est un diable d’organiser les bouteilles. Vous posez la première rangée vers le bas et doit être au niveau ou lorsque vous ajoutez plus de couches, la caisse ressemble à une mer orageuse avec des bouteilles enfoncées partout. J’ai fait ce travail et croyez-moi, ce n’est pas facile. Vincent montre ici comment cela devrait être fait, masterclass.

Les magnums sont trop gros pour se lancer dans la ligne d’embouteillage et doivent donc être mis en bouteille en utilisant une machine différente, plus intensive en main-d’œuvre (le prix d’un magnum reflète des coûts supplémentaires). Ici, nous pouvons suivre le processus, notez comment les magnums sont stockés debouts.

Ensuite, il y a beaucoup de nettoyage à faire, les machines, mais aussi les cuves d’où provient le vin, avec ses lies et ses sédiments. Une autre cuve prête pour les vendanges de cette année, tandis que le vin de l’année dernière mûrit lentement en bouteille.

Et lors d’une journée aussi chaude, un membre de l’équipe a assuré que la porte était fermée pour garder la chaleur.

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The grapes they are a-changin’

Jeffs photo

Véraison, Syrah de Ste. Suzanne   (photo de Jeff)

Come gather round people.

La chaleur de l’été est établie et les vignes entrent dans leur dernière étape de l’année. Elles ont poussé de longues tiges, des vrilles accrochantes autour des fils de palissage, le feuillage à sa taille maximale et les fruits transformé de minuscules, verts pois, ils deviennent rondes et rudes. Goûtez-les et ils sont encore très acides, aigres. Pépins se forment et les raisins rouges commencent tout juste à changer de couleur.

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Vigne de La Garrigue, 2m+ en hauteur

Ce processus de véraison est l’un des tournants magiques de l’année, les raisins sont maintenant au centre de l’énergie de la vigne. Il passera moins de temps à croître et à atteindre et plus de temps à créer des sucres pour les raisins. Les grappes se resserrent, les raisins se gonflent. Dès maintenant, jusqu’à ce qu’ils seront vendangés, ils continuent à croître et à stocker plus de sucre. La raison, bien sûr, est d’attirer les oiseaux et les animaux pour les manger et pour disperser les pépins pour permettre aux vignes de se reproduire. Ce sont les humains qui ont appris que cette énergie du soleil et du sol peut être dirigée vers la création du vin, nous encourageons les sucres à transformer en alcool et au jus pour devenir du vin.

Raisins il y a deux semaines (photo ci-dessus), et la semaine dernière (en dessous).

Les vignes voisines de Mas Coutelou présentent un feuillage vert foncé, alimenté par des nitrates. L’évolution naturelle de ce domaine signifie qu’elles sont une couleur plus claire, mais elles sont vigoureuses, en bonne santé et tout est équitable. Des petites taches de mildiou sont gérées par quelques tisanes organiques. La plupart de la maladie s’est formée sur la nouvelle croissance qui n’a pas été traitée, donc Jeff a été autour des plantes touchées en réduisant le feuillage pour enlever le mildiou et ses spores qui pourraient ramener la maladie si la pluie les auraient éclaboussées sur les vignes dans les prochaine semaines.

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Petit peu de mildiou a l’éxtérieur, la vigne sera écimée

2017 a été relativement gentil, beaucoup plus que le millésime 2016 et sa sécheresse Pourtant, d’autres régions ont été frappées par le gel et la grêle, le Beaujolais récemment endommagé par ce dernier. Rappelez-vous qu’il s’agissait d’août de l’année dernière lorsqu’une tempête de grêle a frappé le Languedoc et a effacé une grande partie de la production dans Pic St. Loup et quelques vignes à Puimisson. Alors, il est encore tôt pour dire que 2017 est tout équitable, mais c’est prometteur. The vines, they are a-changin’, peut-être on deviant un peu excite!

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Raisins et vigne de Ste. Suzanne touchés par la grele en 2016

Coutelou effervescent

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Leon feté

Importateur anglais Léon Stolarski en présence, Jeff nous a offert la chance de goûter à travers les vins 2016 qui sont en grande partie encore en cuves. Les fermentations ont été lentes par rapport à normale, certaines pétillent doucement toujours en mangeant enfin les derniers sucres. Jeff pense que l’hiver et le printemps très secs et la chaleur de juillet ont signifié que les levures étaient peut-être affaiblies, ce qui cause la fermentation douce. Le point clé, comment cela affecte-t-il la qualité?

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Même lorsque je les ai goûtés il y a un mois (voir ci-dessous), ils ont changé de nature, plus directes, moins opulents, plus complexes. Et, comme toujours chez Coutelou, très buvables. Les blancs montrent beaucoup de fruits mais retenus, sérieux aussi, le Muscat de longue macération est un point culminant. Malheureusement, les quantités sont en baisse, un autre résultat de l’hiver et du printemps secs. Les rouges montrent des fruits et de la complexité, le Carignan commence à émerger comme le phare du domaine (vrai de nombreux millésimes récents) et le Mourvèdre continue à briller.

Dans l’après-midi un nouveau régal. Bibonade est le PetNat de Jeff en blanc et rosé. Ils sont en bouteille plusieurs mois et il était temps de les dégager. Les vins mousseux, y compris le champagne, se vieillissent en bouteille plutôt qu’ en cuve et, au fur et à mesure, ils créent un sédiment. Les vins tranquils font de même, les sédiments tombent au fond de la cuve et le vin est ensuite soutiré en laissant les sediments abandonnés. En bouteille, les lies tombent également vers le bas, si la bouteille est posée à plat, les sédiments couvriront tout le long d’elle. Pour rassembler les lies, les bouteilles sont placées dans des pupitres, le cou pointant vers le sol. En tournant la bouteille 90 ° tous les jours, le vigneron peut s’assurer que les sédiments ne collent pas sur les côtés et se rassemblent dans le cou au-dessus de la capsule.

La fermentation en bouteille produit du dioxyde de carbone qui, à son tour, crée l’effervescence. En ouvrant la bouteille, la décharge de pression force les sédiments hors de la bouteille. De toute évidence, cela doit être contrôlé ou on va perdre trop du vin, alors Jeff couvre rapidement la bouteille dès qu’il voit le sédiment disparu.

La bouteille peut ensuite être remplie d’autres et refermée.

C’est une entreprise salissante, la petite cuve inox arrête la volée de la capsule et le vin de revêtir la cave entière. Les bras de Jeff furent rapidement couverts de lies. Cependant, le résultat est délicieux, rafraîchissant et Bibonade est un incontournable chez March.

Retour bref à Mas Coutelou

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Après mon séjour en Alsace, c’était merveilleux de rentrer dans le Languedoc. Malheureusement, je savais déjà qu’en raison d’un deuil, je devais partir dans quelques jours pour rentrer au Royaume-Uni. Cependant, j’ai pu passer un de mes deux jours avec Jeff et parmi ces vignes qui m’avaient tant manquées.

C’était un moment formidable d’être là, les vignes étaient en pleine fleur, beaucoup d’entre elles dépassaient déjà cette étape des nouveaux raisins, d’abord avec leurs capuchins brunes, et ensuite la petite baie verte elle-même.

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Les vignes semblaient en très bonne santé, une pluie abondante en hiver et une forte gelée au début du printemps avaient permis aux vignes de se reposer, de rassembler leurs forces pour la saison à venir – un contraste net jusqu’en 2016. La verdure en pleine floraison et les fleurs sauvages, pendant ma visite à Peilhan, j’ai vu un jeune cerf traversant les vignes et aussi un faisan. De toute évidence, les vignes de Coutelou attirent la vie sauvage sur son oasis dans le désert des sols traités chimiquement qui entourent Mas Coutelou.

Au cours des semaines précédentes, les sols de Peilhan avaient été labourés, par un cheval. Plus doux sur les sols, Jeff a demandé à un homme local de le faire.

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Lui-même il donnait au sol une rotance légère cet après-midi, transformant dans le sol les plantes et les fleurs parmi les vignes, un compostage naturel. Icare, patte blessée, et moi nous avons regardé sous le soleil.

Le seul vrai problème cette année a été le retour des escargots. L’année dernière, ils ont ravagé Font D’Oulette (le vignoble de Flower Power) afin que seuls quelques caisses de raisins puissent être cueillis. Heureusement, ce vignoble a été épargné cette année, mais les escargots sont en vigueur dans le plus grand vignoble, Segrairals. C’est là que j’ai trouvé Michel, Julien et Vincent qui travaillaient, serrant les fils du palissage et enlevant les pousses latérales, etc. des vignes.

Dans l’après-midi, nous avons goûté à travers les vins de 2016 et, ils sont tellement différents même de février quand je les ai goûtés. Les blancs sont splendides, sûrtout un Muscat de longue macération très réussi. Les rouges tels que le Carignan étaient très bons et le vrai star de l’année sera le Mourvèdre, un vin soyeux et complexe avec une énorme profondeur de saveur – un régal à court et à long terme. 2016 a été une année difficile mais Jeff a encore produit des vins magnifiques.

Alors, j’ai hâte de revenir à Puimisson dès que possible, de suivre le millésime et de voir le progress des vignes et des vins. Il y a de l’embouteillage à faire et bien d’autres travaux.

La cave est transformée, peinte avec le nouveau bureau et le plancher et les nouvelles cuves inox  connectées pour le contrôle de la température. Et peut-être, le plus intéressant, il y a une amphore. C’est la méthode branchée de la vinification à travers le monde. Cependant, très peu de vignerons ont une veritable amphore romaine datant de Jules César pour faire du vin. Jeff prévoit de l’utiliser cette année, en reliant son vin à ceux fabriqués il y a 2 000 ans. Les vins liés vers le passé, le présent et l’avenir, Mas Coutelou a de l’âme!

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Votez et … votez encore

Les peuples de France et du Royaume-(Pas)Uni

Nous vivons dans des moments décisifs pendant que les élections sont sur nous. Des promesses ont faites par tout le monde, de nouveaux faits ont été envoyés pour nous stupéfier. Alors laissez-moi préciser …

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Il n’y a qu’un seul choix qui ait du sens, une seule campagne qui a conservé sa promesse depuis le début de l’année.

Donc, votez Coutelou, ouvrez une bouteille et enregistrez votre soutien pour quelqu’un qui respecte toujours sa promesse. Le dernier “vigneron de gauche *” qui suit toujours le droit chemin!

Votez et votez à nouveau.

*© Vincent Pousson

Qu’est-ce qui est dans une bouteille?

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Deux bouteilles de vin espagnol. Agréables à boire sans enflamer le coeur. Alors, qu’est-ce qui leur fait valoir une article sur le blog?

La réponse réside dans les bouteilles vides. L’Albet i Noya était une bouteille typique, rien d’inhabituelle. Jusqu’à ce que j’ouvre l’autre, un vin recommandé à la gamme d’Aldi pour fêter Pâques. La bouteille était si lourde, si inhabituellement lourde que j’ai décidé de la peser. Résultat – 747g vide, comparé à 427g pour l’autre bouteille, qui est approximativement moyen pour d’autres que j’ai pesé. (Cela impliquait un énorme sacrifice puisque j’ai dû boire plusieurs vins, j’espère que vous appréciez la souffrance. En plus un comportement légèrement obsessionnel).

En d’autres termes, 2 bouteilles d’Albarino pèsent approximativement le même que 3 bouteilles régulières. En ce qui concerne l’expédition et l’environnement ça devient coûteux. Le point le plus grave que je fais est que, si nous faisons campagne pour la sensibilisation à l’environnement en matière du vignoble, nous devrions également prendre en compte le coût environnemental du produit fini. Dans ce cas, il n’y avait pas de bonne raison pour une grosse bouteille, ce n’était pas un vin mousseux sous pression qui exigeait un verre plus épais.

J’ai aimé le vin mais je n’achèterais pas une autre bouteille car je considère que je paye des emballages inutiles. Il y a trop de coûts, le temps de prendre position.

Les vins 2016 de Mas Coutelou

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Dégustation le 27 septembre

C’était une année de difficultés, comme je l’ai signalé plusieurs fois. D’un hiver et printemps pratiquement arides et un été froid et, ensuite, très chaud, les vignes ont eu du mal à faire face au climat bizarre. Ajoutez une tempête de grêle, les escargots qui mangaient un grand nombre de raisins et du mildiou. Il n’est pas surprenant que la quantité de vin produit ait été considérablement réduite, les bouteilles seront beaucoup plus rares que les années précédentes, alors, lorsque vous aurez la chance de les acheter il faut le faire. Si la quantité est en baisse, qu’en est-il de la qualité?

J’ai eu la chance de goûter à travers la gamme des vins à deux reprises. Le 27 septembre, les vins étaient dans leur enfance, juste mis en cuve, l’équipe s’est réunie pour obtenir les premières impressions. À la fin du mois de janvier et en février je les ai goûtés encore une fois. Ce que j’ai goûté, c’était le vin des différents vignobles avant d’être assemblés dans les cuvées que Jeff va vendre quand ells seront prètes. Par conséquent, mes notes concernent les ingrédients plutôt que le plat fini.

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Dégustation le 28 janvier

J’ai décidé de publier tout simplement mes notes comme je les ai écrits à deux reprises – pas d’édition, juste mon impression personnelle à l’époque. Déjà, ces vins avaient beaucoup changé après 4 à 5 mois et ils auront changé encore plus avant d’être assemblés au Vin Des Amis etc. Je n’ai choisi que les vins principaux, il y a plusieurs autres cuves avec d’autres vins mais ce sont les Les principaux vins du Mas Coutelou.

Septembre 2016

Janvier / février 2017

TB – très bon, B – bon, AB -Assez bon, OK

  1. Muscat Petits Grains – 2 semaines de macération, nez plutôt neutre mais saveur de Muscat frais avec des tanins / texture. Saveur d’orange là-bas – B

Le nez de Muscat et fleur d’oranger. Pas le gout typique de raisin mais un Muscat               sec, frais, direct et propre. Un peu de séchage à la fin mais le vin s’intégre bien. – B

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2. Carignan Blanc – peu réduit sur le nez, belle acidité fraîche et fruits appétissants.                Toujours troublé. B

Cela a vraiment amélioré, les arômes de fleurs blanches, les fruits frais et blancs.               Très long. TB

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3. Maccabeu / Grenache Gris / Muscat – Belles saveurs de poires et pommes rouges. Acide     fraiche, belle. Plein, belle texture. TB

Un peu de sucre résiduel encore mais fruit frais direct – poires et pommes B

4. Cinsault (Segrairals) – assemblé avec marc de Syrah. Bonne acidité fraîche. OK

Pas goûté

5. Grenache Ste Suzanne – Peu vert, assez acidique, quelques notes épicées après. Un peu     aggresif. – OK

11,5%, léger mais fruité et gout de raisin, a perdu son acidité, plus rond – AB

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Grenache, juste vendangé

  1. Syrah Ste Suzanne – Beau, parfumé, fruits rouges, bonne acidité et tanins doux – TB

Le nez de fruits rouges très attrayant, a un certain poids donc surpris qu’il est 12%,            riche et facile à boire B+

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Grenache de Ste. Suzanne

  1. Flower Power (plus d’autres) – Fruits rouges ronds, saveurs de fruits rouges et vif. – AB

 Syrah et Cinsault ajoutés, le nez est adorable, vraiment attrayant avec des fruits                  rouges, floral. Bonnes saveurs de ronds fruits rouges – B

  1. Syrah Segrairals – Fermente toujours, beaucoup de sucre résiduel. Agréable, acidité fraîche, fruits rouges – AB

Pas goûté

  1. Syrah La Garrigue – Légère acétate de nez, Fruits ronds et noirs. Belle texture, remplit la bouche – B

Fruits ronds et intenses au nez et à la saveur, prunes, un peu fermés, bons tanins – B

  1. Grenache La Garrigue – Agréables arômes de cerises mûres, bonne acidité et texture. Mûr – B+

Des fruits (mûrs) très frais et ouverts, ronds et mûrs. Un peu de sucre résiduel                      encore – B+

  1. Mourvèdre – Des arômes floraux très attrayants, encore du sucre, des framboises – B

Beaucoup amélioré, un peu réduit mais les saveurs de réglisse, fruits noirs et le goût          s’aggrandit dans la bouche, pourrait être la grande surprise du millésime – TB

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Mourvedre que je viens de cueillir

  1. Carignan – beaux fruits noirs, très fruités et frais. Finition très propre, minéralité presque en ardoise – TB

Toujours en marche, un peu piquant de fermentation. Acide encore, mais il y a des            fruits noirs (mûrs) qui jouent sur les papilles, va devenir beau – TB

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Dans l’ensemble, l’impression générale est de bonne qualité avec beaucoup de fraîcheur et les fruits pour équilibrer le vin. Le Mourvedre pourrait fournir le vin étoile de l’année qui serait une surprise, bien que le Carignan aille sans doute s’améliorer pour devenir une étoile encore une fois. Les blancs, dans divers styles, montrent de nouveau la haute qualité des vins blancs du domaine. Après une année très problématique, il est surprenant que les vins apparaissent si bien, ils démontrent assurément des vignes saines et un vigneron soigneux.

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Feter le 2016 avec Bibonade rosé

Premier Coutelou du printemps

C’est longtemps que j’écris sur les événements de Mas Coutelou, donc le temps d’une mise à jour. Je remercie Jeff, Vincent et Julien de m’avoir informé pendant mon absence.

Les premiers mois de 2017 ont été humides dans le Languedoc, contrairement au temps aride de 2016. Les photos de Julien ci-dessus montrent l’eau une semaine après la pluie et ses pieds coincés dans le sol pendant qu’il taillait. Jeff avait prévu de planter un vignoble de différents types d’Aramon à Théresette (à côté de La Garrigue) en jachère les dernières années. Cependant, le sol reste très humide et la plantation n’a pas été possible, à moins que les choses changent rapidement, le projet sera reporté à l’année prochaine. Pour la même raison, le premier labour serait déjà fini dans la plupart des années, mais il est en attente pour des conditions plus sèches.

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Avant la taille (photo et travail de Julien)

Julien a complété la taille vers le 10 mars. Il a photographié le premier débourrement parmi des cépagess précochés tels que le Muscat. Cependant, Jeff m’a dit cette semaine que, en général, les bourgeons sont plus tardifs cette année, le temps plus frais encore une fois responsable. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Rappelez-vous que les gelées peuvent causer des dommages importants aux vignes, en particulier aux bourgeons, et les Saints De Glace (date traditionelle à laquelle le risque de gel est terminé) est du 11 au 13 mai. Je me souviens d’avoir visité la Loire en avril dernier et de voir des dégâts de givre, des vignobles entiers sans production pour l’année.

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Débourrement (Julien)

Les conditions météorologiques sont favorables à quelque chose, malheureusement pas de bonnes nouvelles non plus. Les escargots, qui ont ravagé un grand nombre de bourgeons et de feuilles dans Flower Power et Peilhan l’année dernière, ont trouvé l’humidité beaucoup à leur avantage. Ils sont un véritable ennemi, une volée d’oiseaux serait très bienvenue ou nous verrons plus de scènes comme celles-ci à partir de 2016.

Les oiseaux et les hérissons n’aiment pas tous les pesticides de la region, et la manqué d’arbres. Encore plus de besoin de planter les arbres et les arbustes.

Dans la cave, le nouveau bureau et salle de dégustation est complet. Notre amie Jill a fait un montage des étiquettes Mas Coutelou et nous l’ avons donné à Jeff que cadeau. J’espère que cela pourrait décorer les murs des nouvelles pièces.

Le plancher de la cave qui était à moitié recouvert de résine l’année dernière est maintenant couvert partout et une nouvelle cuve en inox est arrivée. (Photos de Vincent).

Le 22 mars, Jeff a fait les assembages des vins 2016. Ou au moins la plupart d’entre eux. Une ou deux cuves ont toujours du sucre résiduel mais sinon les vins étaient prêts et les conditions étaient favorables. Je ne révélerai pas les cuvées assemblées, c’est à Jeff à dévoiler. Cependant, je peux dire que la récolte réduite de 2016 signifie moins de vins disponibles et moins de cuvées. Dans le prochain article, je vais offrir mes pensées sur les vins 2016 après des dégustations en octobre et février.

Enfin, il y avait un prix pour Jeff lui-même. Le 30 mars, il est nommé ambassadeur officiel de l’Hérault par la Chambre de Commerce du département. C’était un honneur pour Jeff lui-même et pour les générations des familles Mas et Coutelou qui ont fait le domaine ce que c’est. Fondée dans les années 1870 à 7, Rue De La Pompe par Joseph Étienne Mas qui a planté des vignes et gardé des vaches après avoir combattu dans la guerre franco-allemande de 1870-1. Cinq générations plus tard Jeff est un ambassadeur pour Puimisson, les vignerons et l’Hérault et avec ses vins il nous a vraiment gâtés.

Le RAW et le cuit

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L’anthropologue français Claude Lévi-Strauss a proposé que les points communs culturels, les différences et les similitudes, soient basés sur des contraires quotidiens comme le cru et le cuit. Je me suis souvenu de cela en assistant le 12 et 13 mars à la foire annuelle RAW à Londres. Il a aussi servi à certaines émotions opposées, mélanger mes métaphores un jeu de deux moitiés.

RAW était créé par Isabelle Legeron dont le livre “Natural Wine” serait le meilleur point de départ pour quiconque veut découvrir des vins à basse intervention. Sur son site internet il se décrit ainsi: “RAW WINE (rɔː) – adj à l’état naturel, non traité par la fabrication ou d’autres procédés.”

Là commence mon reflet des contraires après avoir assisté. Oui, il y avait beaucoup de vins qui n’étaient pas traités par la fabrication ou d’autres procédés mais il y en avait aussi beaucoup qui, à mon avis, sont des vins manipulés par diverses techniques et par des additifs, car jusqu’à 70 mg par litre de sulfites ajoutés sont autorisés par RAW. Sont-ils des vins naturels? Comme il n’y a pas de définition contraignante alors je suppose qu’ils le sont, mais je doute que certains des vins à la Foire sont vraiment dans l’esprit du vin naturel. Au cours des postes que j’écrirai au sujet de l’événement, la Foire la plus importante au Royaume-Uni basée sur les vins naturels, je vais écrire sur différentes catégories basées sur la quantité de SO2 utilisée.

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Aucunes sulfites ajoutées chez l’italien Selve

Le jeu des deux moitiés? Eh bien, cela fait référence aux deux jours. Dimanche était ouvert au public ainsi que la presse et le commerce et il y avait du monde. Les foules autour des tables de dégustation, les vins épuisés, pas de places pour manger, les conditions très chaudes ne font pas sens pour une expérience de dégustation optimale. Les plans pour la journée (pour déguster tout sauf de France, Italie et Espagne) ont été mis de côté comme il était plus un cas de trouver une table où il n’était pas nécessaire de fendre les gens pour déguster le vin. L’effet était que j’étais probablement trop sévère en évaluant les vins ce jour-là, mon humeur était affectée. Lundi était beaucoup plus plaisant, plus d’opportunité d’accéder aux tables, parler avec les producteurs et, c’était quand j’ai goûté mes vins préférés du week-end.

D’autres contraires?

  • Amphores. C’est la technique de vinification la plus à la mode, fermenter et vieillir vos raisins en argile, généralement des amphores de 800l ou plus. J’ai goûté et apprécié quelques vins d’amphores, mais en général, je ne suis pas partial à l’effet de séchage sur les vins (à mon avis). Ils semblent donner un sens de lécher le conteneur d’argile avant de boire le vin (une description donnée à moi par mon ami David Crossley). Les vignerons ajoutent un processus de fabrication à leur vin et à juste titre d’expérimenter pour faire les vins qu’ils veulent, mais je ne vais pas nécessairement toujours aimer les résultats. Je préfère mon vin vraiment cru plutôt que de terre cuite.
  • Jeunes et vieux. Le mouvement du vin naturel est en croissance. Des producteurs du monde entier, des producteurs traditionnels expérimentant des quantités moindres de sulfites (c’était intéressant de voir un gros nom de Bourgogne à RAW) et surtout parmi les jeunes buveurs de vin. Il semble vrai que les jeunes, peut-être moins pesés par les attentes conventionnelles de ce qui fait le bon vin, sont attirés par les vins naturels. Ceux qui prédisent sa disparition sont défiés par cette bande croissante de partisans. J’ai entendu des accents et des langues de partout dans le monde, longtemps il peut continuer. Et, en attendant, les amateurs plus vieux de vin comme moi peuvent apprécier l’énergie et la vie dans les vins et les gens liés à eux.
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Un vieux qui a apprécié les vins

  • Défauts. Les critiques des vins naturels font le plus souvent appel à des accusations de vinification défectueuse. J’ai goûté plusieurs centaines de vins au cours de RAW et j’ai trouvé des fautes en moins d’une douzaine, principalement la souris et deux vins bouchonés. Certains sont un peu volatiles et acidiques, mais personnellement j’apprécie de tels vins si la volatilité n’est pas complètement hors de contrôle. Les vignerons doivent être loués pour leur habileté, le pourcentage de vins défectueux était certainement beaucoup moins que le% de vins ternes que je goûte à de nombreuses dégustations de vins classiques.

Les deux jours étaient très agréables dans l’ensemble malgré la surpeuplement sur la première journée. J’ai pu circuler autour de la plupart des tables et de déguster plusieurs vins excellents. Les prochains articles décriront certaines conclusions que j’ai tirées de l’événement. Le site RAW a des excellents profils des producteurs et des vins en exposition, je vais fournir des liens vers ce site chaque fois que je le peux. Permettez-moi de commencer avec ma gamme préférée du week-end qui incarne le sentiment des contraires après RAW.

The Scholium Project (Californie) Lien RAW

Abe Schoener est un vigneron qui repousse les limites, agité en essayant d’améliorer ses vins. Les vins sont superbes, très buvables mais avec une grande complexité. Ils m’ont fait sourire, m’ont donné un grand plaisir mais ils m’ont aussi fait réfléchir. Par accident, autant que la conception, on a constaté qu’en ne remplissant pas les fûts et en ne utilisant pas le pigeage, le jus se protégeait, le chapeau des peaux favorable plutôt que gênant. En effet le Chardonnay, Michael Faraday 2014, a développé un flor comme le xères. Le résultat était un pur jus, aucun soupçon de notes mauvaises ni’arome ni goût. J’ai aimé les quatre vins, mais en particulier le skin contact de 26 jours, sans sulphites, Sauvignon Blanc, The Prince In His Caves 2015, et la Petite Sirah, Babylon 2013, qui a passé 3 ans en barriques. Je serais normalement mis hors des vins âgés pour si longtemps dans le bois, je ne suis pas un grand fan de trop de macération encore ici les vins étaient vifs, pleins d’énergie. Des vins vraiment exceptionnels.

Voyez ce que je veux dire des contradictions! RAW a joué avec mes attentes et mes préjugés.

La prochaine fois: les vins sans sulfite qui m’ont plu.

Désolé Pasteur, mais vous aviez tort

Il y a deux ans, j’ai écrit un article dont le titre était une citation de mon héros historique Louis Pasteur, «Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons». Eh bien ma récente visite dans le Languedoc m’a fait douter que Pasteur ait tort, dans au moins la moitié de sa déclaration.

Un ami (Chris) a attiré mon attention sur un site web qui montre la qualité de l’eau dans chaque commune de la France. Les résultats pour la région de l’Hérault autour de Puimisson, Puissalicon, Espondeilhan et Thézan-lès-Béziers ont révélé que, avec d’autres communes de la région, l’eau potable est de «mauvaise qualité».

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Alors pourquoi? Autrement dit, ce sont les polluants agricoles et cela se résume que ce sont les polluants de la viticulture. En particulier, cela signifie que les pesticides pénètrent dans l’eau potable.

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La région est presqu’un monopole de vignobles, la plupart gérés sous un régime d’intervention chimique. Les désherbants, les herbicides, les engrais sont tous utilisés pour assurer des rendements maximums puisque la plupart des vignerons sont payés par la quantité de raisins qu’ils produisent, en respectant les rendements autorisés maximaux, par exemple, par les règlements AOP. Malheureusement quand il pleut, et il pleut souvent très dur dans l’Hérault, les produits chimiques sont souvent lavés des vignobles sur les routes environnantes et entrent dans les égouts.

En janvier je parlais à un vigneron italien et il me disait qu’en tant que producteur biologique, il a été choqué par les derniers vendanges. Ses beaux raisins poussaient sur des vignes qui avaient déjà commencé à jeter leurs feuilles ou changeaient de couleur comme l’énergie de la plante avait été canalisée vers le fruit plutôt que les feuilles. Il se sentait un peu embarrassé car les vignes de ses voisins étaient vierges, vertes et chargées de raisin. C’était le résultat des produits chimiques et des nitrates pulvérisés sur cettes vignes, alors que les siennes avaient été traitées seulement avec des tisanes bios.

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C’est la même expérience que j’ai observée dans les environs de Mas Coutelou. Les vignobles de Jeff sont entourés en général par des vignes entretenues en conventionnel. Je me souviens d’un jour quand je me trouvais à Rec D’Oulette (le vignoble de Carignan) avec Jeff. Il m’a demandé de regarder autour de la mer verte de vignes droguées et, au milieu, ses propres vignes d’un air plutôt fatiguées en comparaison.

Eh bien, les produits chimiques qui rendent la verdure et les rendements polluent l’eau. L’eau potable de l’endroit même où vivent les vignerons et leurs familles. Quand Pasteur a parlé du vin sain et hygiénique il parlait à un moment où la plupart de l’eau potable était polluée, même non traitée. Il avait raison, le vin était plus sain et plus propre que l’eau. Et maintenant, ironiquement, c’est la production de vin qui rend l’eau de «très mauvaise qualité». N’oubliez pas les 100 additifs qui sont légalement autorisés dans le vin, le vin est également un polluant. C’est pourquoi je conteste l’allégation de Pasteur.

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Je suis étonné que ce rapport a créé si peu de réaction, sûrement l’eau même qui nourrit les vignes et élimine la soif des producteurs de vin devrait être sûr à boire? À quel prix produisons-nous du vin, à moins que les producteurs prennent plus au sérieux les effets de leurs méthodes agricoles. Et vous vous demandez pourquoi je préfère boire principalement des vins naturels et biologiques?

La bande Coutelou

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g a d: Moi, Vincent (Icare en avant), Julien, Carole (avec Maya), Fabrice

L’un des plus grands plaisirs d’être présent au Mas Coutelou est l’amitié qui se forme avec des gens de toute la France et du reste du monde. Il y a un groupe de base de la région qui travaillent régulièrement avec Jeff à Puimisson, notamment Michel et Julien. Cependant, beaucoup d’autres viennent de semaine en semaine pour passer du temps avec Jeff parce qu’ils aiment ses vins et, bien sûr, Jeff lui-même.

Ma récente visite était typique. Carole qui a travaillé pendant de nombreuses années sur le domaine était là pour tailler les vignes aux côtés de Julien. Vincent, un ancien collègue de Jeff quand ils enseignaient ensemble, était également là, en apprenant le métier de vigneron puisqu’ il a planté ses propres vignes dans son pays natal, le Béarn. Fabrice qui avait vendangé le Cabernet Sauvignon de Segrairals avec moi en 2015, était de retour pour planifier un événement plus tard dans l’année. Céline (qui a aidé à ramasser les Grenaches pour mon vin) et son mari Brice étaient aussi  là pour quelques jours autour des salons. Et puis, Jérom est arrivé.

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Jérom (e) est un homme fascinant, un ouvrier métallurgiste expérimenté qui a fait des grilles pour les bouteilles de grand format dans la cave personelle de Jeff (ce qu’il appelle «la bibliothèque»). Il était là pour ajouter des touches aux nouvelles salles de la cave le bureau et la salle de dégustation. Il m’a expliqué comment il aime travailler avec le fer comme celui-ci vient de la terre et, pareil à un vigneron, il travaille avec des matières naturelles. Je suis impatient de voir son ouvrage achevé quand je reviendrai, il va certainement ajouter une touche de classe.

Julien et Vincent ont partagé leurs propres vins, Puimisson est un terrain d’entraînement pour les futurs producteurs vedettes. Julien a montré un blanc et un rouge, j’ai été vraiment impressionné du blanc (Terret et Clairette) de son Chateau Des Gueux l’année dernière (premier millésime de Julien). Les 2016 promettent d’être encore meilleurs. Vincent avait pris le jus des grapillons de ses nouvelles vignes et, bien que fort en acide il y avait beaucoup de caractère du Manseng déjà présent.

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Tandis que là j’ai également entendu de James qui a travaillé les vendanges l’année dernière. Il est rentré en Australie, un nouveau père fier, mais aussi sur le point de produire ses premiers vins. Comme je l’ai dit, Puimisson est un creuset de talent viticole.

Je suis très chanceux, encore un autre arrivant de l’extérieur de la region, pour avoir fait de tels grands amis qui partagent une passion pour le vin et, surtout, les vins de Mas Coutelou. Il y a une vérité dans la conviction que les vins reflètent leur producteur et les amitiés ouvertes et chaleureuses qui entourent Jeff sont un parallèle de ses vins.

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Entouré des amis

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Ceci est le 200ème blog de amarchinthevines.org. Pour le 100e poste que j’ai écrit sur un vin que Jeff Coutelou m’a encouragé à faire pour fêter. Le vin était des trois types de Grenache (Noir, Blanc et Gris) qui poussent dans le vignoble de Rome. Le vin fut ensuite mis dans trois conteneurs distincts; Une barrique plus jeune (60l), une vieille barrique (30l) et une bouteille en verre de 27l.

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J’ai fait quelques rapports sur leur évolution dans des postes précédents et, en particulier, sur l’influence des trois conteneurs. La vieille barrique avait été utilisée plusieurs fois en avant et elle est presque hermétique, donc, son fruit est encore jeune. La barrique plus jeune démontre plus d’influence du bois que les bâtons sont moins scellés et, par conséquent, il y a plus de contact avec l’air. Le vin a un goût légèrement moins fruité et un goût plus sec. La bouteille de verre a pris beaucoup plus longtemps pour terminer la fermentation et le vin a goûté plus comme le jus de raisin, plein de fruits rouges frais et encore doux puisque les sucres restaient dans le vin en attendant l’achèvement de la fermentation.

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Vieille et nouvelle barrique

Eh bien, le 8 Février c’était la veille de mon anniversaire et Jeff, comme si souvent, a été très généreux en cuisant une bouillabaisse pour notre dîner et une belle bouteille de champagne Boulard ‘Les Murgiers’ (la cuvée dont j’ai écrit dans ma critique «Les Affranchis», le blog 199!)

Il a suggéré que nous devrions déguster encore une fois le vin afin que je puisse faire rapport sur son développement et faire chaque siècle une mise à jour. Alors, comme l’heure s’approchait à minuit nous étions dans la cave de solera et la dégustation a commencé. Les vins avaient un goût beaucoup plus rond et plus complet que la dernière fois que je les ai goûtés en octobre, nous avons discuté la possibilité de les mettre en bouteille au début de l’été quand je retournerai à Puimisson. Les deux barriques présentaient les mêmes influences, plus de fruit de la vieille barrique, plus complexes, saveurs secondaires de la nouvelle. Le plus grand changement a été de la bouteille de verre, encore très fruité mais beaucoup moins de sucre résiduel maintenant que la fermentation a terminé. Ce vin est maintenant plus rond, c’est du vrai vin plutôt que du jus en fermentation.

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Puis, dans un autre acte de bonté incroyable, Jeff est entré dans la cave familiale et a trouvé une bouteille de vin de l’année de ma naissance. Le 1959 était un Muscat De Frontignan que Jeff croit recueillie par son grand-père lorsqu’il travaillait pour une entreprise agricole, peut-être le domaine des propriétaires de cette entreprise.

Je n’avais jamais goûté un vin de 1959 en avant et quand il a été ouvert il a livré une profondeur délicieuse de vieux Muscat, de couleur marron foncé et de fruits profonds de raisin sec qui a persisté long sur la langue. De même que les souvenirs d’une nuit spéciale vont rester longtemps dans ma mémoire.

Vinisud 2017

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Vinisud est un événement incontournable, plus de 900 producteurs de toute la région méditerranéenne se rassemblent et les acheteurs professionnels de vin, cavistes, restaurateurs et journalistes rendent des rendez-vous avec eux, c’est une grosse affaire. Pour quelqu’un comme moi, qui ne peut pas offrir d’acheter des milliers de bouteilles, il est un peu intimidant, donc je préfère assister à certains des stands libre-services tels que la zone ‘pétillant’ qui s’explique. Malheureusement, il n’y avait guère d’intérêt réel pour moi dans cette zone, des Limoux neutres et des Proseccos qui n’offraient rien de passionnant. Malheureusement, ni la zone de Picpoul vraiment offrit beaucoup d’intérêt.

Il y avait aussi le Palais Méditerranéen où des centaines de bouteilles de certains des producteurs sont disponibles pour vous servir. Si une bouteille fait appel alors on peut toujours visiter au stand du producteur. Quelques vins blancs qui m’ont plu:

  • Coop Crouseilles (Pacherenc du Vic Bilh)
  • Chateau Estanilles (Faugères), Inverso 2015, belle utilisation du bois pour ajouter de la complexité
  • Saint Jacques D’Albas (Minervois), Blanc 2013, frais et piquant
  • Frères Laffitte, Côtes De Gascogne 2016, demi-sec bien équilibré
  • Domaine Barreau (Gaillac), Caprice D’Automne 2014, vin propre et doux, mais pas trop

Et rouges de:

  • Dondona, ‘Chemin Des Cayrades’ 2014, une belle et fraîche Carignan 100% (Montpeyroux)
  • Cébène, ‘Ex Arena 2015’, (IGP Pays d’Oc originaire de Faugères), fruits frais et pleins
  • Mas Champart, ‘Causse Du Bousquet’ 2015 (St. Chinian), fruits rouges

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Mon zone préféré, c’est celui de «Wine Mosaic», une organisation qui promeut des cépages rares et inhabituels. Encore une fois, on pouvait se servir des vins de cépages rares par exemple de Turquie, Grèce, France etc. Une véritable occasion d’essayer quelque chose de différent et de promouvoir la connaissance des cépages oubliés. Mollard, Viosinho, Sidalan, Kotsifali n’étaient que quelques-uns des raisins dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Ironiquement, c’était le Carignan très familier, qui a fourni mon vin préféré produit par Domaine Nizas, près de Pézenas.

J’ai également assisté à quelques stands des producteur notamment Mas Des Capitelles, le domaine de Faugėres que j’aime vraiment. La famille Laugé s’est convertie à la production bio depuis quelques années, mais depuis plusieures années elle fabrique des Faugères classiques. Ils récompensent la patience en bouteille en développant une réelle complexité et en conservant une fraîcheur admirable. Ce sont de grands vins bien structurés mais ils restent équilibrés entre fruit et pouvoir pour vous permettre de les apprécier à court ou à long terme. Mon préféré c’est Loris 13, base de Carignan, mais d’autres bouteilles plus anciennes de cuvées spéciales (cuvées tels que No.1 et No.2) sont un vrai régal et méritent les nombreux prix qu’ils recueillent.

Corvezzo est un autre domaine qui a attiré mon attention et louanges à Vinisud 2016, juste comme Capitelles. Ce grand producteur de Prosecco (125 hectares de vignes) est en bio et, à l’inverse de tout autre Prosecco que j’ai goûté, cettes cuvées ont de la profondeur, du fruit, de la fraîcheur et de la longueur. Ils se tiennent contre de nombreux champagnes. Le Prosecco Extra Dry, par exemple, démontre des belles notes d’épices et de citronnelle, très très bon. Ils produisent également de beaux vins blancs tels que Manzoni et leur Pinot Grigio Ramato pleins de saveurs de fruits frais.

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Encore mieux était un rouge étonnant, Rosso Riserva, produit dans le style d’Amarone avec des raisins séchés du cépage Robosa, abondants grands saveurs et des arômes de fruits noirs avec une complexité coriace et qui développent dans la bouche longtemps après avoir bu le vin. Un vin vraiment excellent.

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L’autre point d’intérêt pour moi était «Les Beaux Nez Rouges», un groupe de producteurs de vins naturels sous l’égide de l’œnologue Hervé Chabert. Je m’intéresse tout particulièrement à certains de ces producteurs: Regis et Christine Pichon de Domaine Ribiera, Grégory White, David Caer (Clos Mathélisse) et Lionel Maurel (Mas d’Agalis). Hervé a gentiment donné une demi-heure pour me conduire à travers des dégustations de Ribiera, le Domaine Henry (St Georges d’Orques) et ses propres vins, Wine Drop.

Ribiera est un favori de moi avec des vins tels que Causse Toujours 2015 qui montre des beaux fruits avec une certaine complexité. Le Cartagène était aussi dangereusement potable et normalement je n’aime pas trop les cartagènes. Top sur la journée, cependant, c’était La Vista 2016 un Cinsault pur de beaux fruits rondes et une petite touche de tanin pour ajouter de la puissance et plaisir. Charmant.

Domaine Henry était nouveau pour moi et j’ai vraiment aimé les vins tels que Paradines 2015, fruité (pas encore mis en bouteille). Fascinant était une cuvée qui s’appelle Vermeille qui est une saignée de toutes les cuves de l’année, c’est-à-dire qu’ils prennent une partie du jus de chaque cuve – semble fou mais c’est une vieille pratique dans la région et Vermeille était léger, fruité et délicieux. Le Mailhol 2015, une complantation de vieux cépages du Languedoc qui a donné des beaux fruits avec une touche de raisin sec pour ajouter de la complexité.

Les bouteilles d’ Hervé (Wine Drop) étaient bonnes, la Cuvée No.5 2014 avait des beaux fruits rouges, c’est un Cinsault avec un petit peu de Grenache pour ajouter du corps. Grenache à l’avant en N° 6 2014 qui avait des beaux arômes et une touche d’épices et des fruits rouger également. Le 2013 No.4 avait plus de structure et démontre comment les vins naturels peuvent se développer avec du temps, un bon équilibre des fruits, de la puissance et de la complexité.

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Vinisud a offert une journée très intéressante pour moi après les événements des offs que j’avais visités les deux jours précédents. Il y a beaucoup à offrir au visiteur, des vins classiques aux vins naturels, des vins de toute la Méditerranée, des opportunités d’affaires, des masterclasses, des séminaires et la possibilité de faire le mariage entre le vin et la nourriture entre autres. Une journée précieuse dans mon éducation au vin.

Fair play*

*Fair play, phrase anglais pour la politesse et la bonne conduite, ‘fair’ veut dire également un salon.

Les nombreux salons de cette partie de l’année mettent en jeu diverses tactiques lors de l’assistance. Face à des dizaines, voire des centaines, de producteurs aux foires du vin où commencer? Je regarde bien la liste à l’avance et met en évidence certains que je dois visiter, mais les choses ne fonctionnent pas aussi bien in situ.

Prenez par exemple Le Vin De Mes Amis un salon mettant en vedette des dizaines de très bons producteurs bios, biodynamiques et naturels de la France, mais aussi de l’Italie et de l’Espagne. Voici le site avec la liste des producteurs. Alors, il y a des dizaines de grands vignerons là et je n’ai que quelques heures pour les rencontrer. Donc, il faut une stratégie.

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Faut arriver de bonne heure

  • Chance aléatoire – aller juste où le sort me prend sur le jour, souvent parce qu’il n’y a personne d’autre au stand d’un producteur. Quelques-unes de mes meilleures découvertes sont arrivées comme ça, Corvezzo à Vinisud l’année dernière, Casa Pardet à La Remise. Bien sûr la veille de cet événement, j’avais goûté Château Meylet (St. Ėmilion) au salon ‘Les Affranchis’ tout simplement parce qu’il était à côté d’un très bon producteur alsacien où j’avais dégusté. Il n’y avait personne, et j’ai vraiment aimé les vins, même si les vins de Bordeaux, et surtout du Merlot, n’aurait jamais été mon choix habituel.
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Ch. Meylet

  • Par région. Face à tant de vins comment obtenir une comparaison vraiment juste de la qualité des vins lorsque je compare un Cahors dense avec un Gamay léger? Une méthode consiste à essayer de sélectionner une région et d’goûter les vins de différents producteurs afin que les styles de maison émergent, par exemple les vins d’Alsace goûtent tout à fait différents de Bott Geyl, Albert Mann et Hausherr. Le problème ici est que la plupart des salons mettent en place les vignerons aux différents coins de toute la pièce et il devient difficile de les découvrir tous. Le Real Wine Fair à Londres a été une exception notable et bienvenue où les régions ont été regroupés, j’ai trouvé cela utile.
  • Par style de vin. Quand j’ai assisté aux salons du vin, j’ai essayé de goûter les blancs le matin, les rouges dans l’après-midi. Les rouges deviennent plus difficiles à mesure que les tanins commencent à enveloppent la bouche. Ces jours-ci, je trouve que mélanger les styles et goûter une gamme d’un producteur, à travers les différents styles, contribue à maintenir mon palais plus frais
  • Par sélection. Comme je l’ai dit, je regarde à travers la liste des producteurs pour choisir ceux qui m’intéressent le plus. C’est peut-être parce que je les ai essayé en avant, que j’ai apprécié les vins et je veux goûter le nouveau millésime. C’est peut-être un nom que quqlqu’un m’ a recommandé et que je voudrais essayer. Le problème ici c’est de passer d’un stand à l’autre et de trouver que tout le monde veut essayer Barral, Foillard et d’autres grands noms, le temps est perdu et la patience est nécessaire. Souvent, ces producteurs sont tellement pressés qu’ils se contentent de verser et de passer à la personne suivante sans aucune occasion réelle de décrire le vin et sa provenance, quelque chose qui fait partie du plaisir d’un salon.

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En fin de compte, ma stratégie est de ne pas être trop lié par une stratégie. Allez-y tôt, essayez d’entrer en premier aux producteurs qu’on veut vraiment rencontrer et après, jouer à l’oreille alors qu’on voit un stand vide. Absolument progresser à travers la liste qu’on a fait, mais accepter qu’il ne peut pas être possible de goûter tous les vins et qu’il y aura un autre jour.

Étiquette à la foire (basée sur de véritables incidents à Montpellier)

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Toujours la bonne conduite

  1. S’il vous plaît ne pas porter de parfum ou après-rasage enivrant et puis se tenir à côté de moi à une dégustation de vin, votre arôme est vraiment moins intéressant pour moi que ceux des vins que j’essaie de déguster.
  2. B) Tout simplement parce que vous êtes un représentant d’un gros acheteur ne vous permette pas de passer devant en demandant d’être servi et tant pis le moins important (c’est-à-dire moi) qui attend son tour.
  3. C) Si vous crachez dans le vaisseau fourni s’il vous plaît garder à l’esprit que, comme je suis derrière ce vaisseau, je préfère ne pas être éclaboussuré de votre salive / échantillon de vin.
  4. D) S’il vous plaît, ne pas soutenir une conversation avec quelqu’un d’autre sur les évenements du soir dernier alors que debout à l’avant du stand pendant qu’ il y a une file d’attente en arrière qui attend pour déguster les vins. Ent ant qu’un anglais doux et cultivé, je vais sourire et dire “Je vous en prie” quand vous bougez éventuellement mais à l’intérieur, je fulmine.
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C’est bien a parler avec Thomas de La Ferme St. Martin

5.Porter des vêtements de couleur claire et puis cracher du vin rouge c’est une erreur, je le fais souvent

6. Entrer dans votre voiture pour conduire quand vous avez bu les vins, ne crachant pas, est mal.

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Je reconnais cette gamme

Les salons sont grands, ils sont amusants, éducatifs, sociaux. Mais ils peuvent être frustrants, voire stressants. J’ai besoin d’un verre pour se détendre avant La Dive Bouteille ce week-end.

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Oui, c’est un bon verre… de l’eau!

Retour chez Mas Coutelou – à la cave

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Aussi jolie que soient les vignes, même en hiver, c’est la cave principale de Mas Coutelou qui attire l’attention ce Janvier. La modernisation de la cave se poursuit. L’année dernière Jeff a repose une grande partie du plancher, de nouveaux cuves en inox pour remplacer quelques-uns des très grands en fibre et l’introduction d’une nouvelle mezzanine construite sur ferronnerie. À ce niveau, certaines cuves sont stockées mais maintenant il ya l’ajout de deux nouvelles chambres en bois. Ceux-ci formeront un nouveau bureau où Jeff pourra travailler (libérant de l’espace dans sa propre maison) et, aussi, une salle de dégustation avec des bouteilles disposées pour les visiteurs d’essayer et d’acheter. Les vieilles fenêtres signifient qu’il y aura beaucoup de lumière et d’air ici, ainsi qu’une bonne vue sur le village et la campagne. Un bon coup d’oeil sur nous qui travaillons en -dessus aussi!

La cave a beaucoup changé au cours des trois dernières années, tout cela pour rendre plus gérable la vinification et, maintenant aussi, le côté administratif de Mas Coutelou avance. Pas que la direction devient plus facile, Jeff a passé deux heures sur le téléphone l’autre jour sur un problème mineur!

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En plus, ce 27 janvier il y avait deux emplois principaux faits dans la cave. Habillage de plus des vins de 2015 (Buvette À Paulette, Classe et Flambadou) avec Jeff, Michel et Lucas au travail.

Puis Julien et Carole reviennent de la taille alors que la pluie recommence. Ils se mettent à préparer des échantillons de bouteilles pour les salons qui domineront les deux prochains week-ends, à Montpellier et à Saumur. Les vins de 2016 ne sont pas encore mis en bouteille et des échantillons sont prélevés pour donner la chance aux clients de déguster l’évolution des vins. Donc, occasion en or de déguster 2 à 3 vins de cuve, avec le Carignan (Flambadou) et l’un des Syrahs vraiment brillants. Avec Michel, Carole, Julien et Vincent tous là, c’était vraiment un rassemblement du clan Coutelou. Et plus d’amis arriveront ces deux prochains jours que les gens se rassemblent pour les salons. Dont plus la prochaine fois.

Retour chez Mas Coutelou – à la vigne

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De La Garrigue vers Sainte Suzanne

Après près de trois mois, il est bon d’être de retour dans le Languedoc, et surtout d’être de retour à Puimisson, le village de Mas Coutelou. Jeff et Icare nous ont accueillis chaleureusement et il n’a pas fallu longtemps pour revenir à la vigne.

Carole et Julien travaillaient en taillant dans le vignoble de Rome, mon préféré de tout, j’étais heureux de les voir tous. Par hasard, c’était une après-midi belle, ensoleillée et assez chaleureuse mais les dernières semaines ont vu des températures glaciales pendant la nuit et la taille sur ces matins c’est brutale. Cependant, c’est un travail essentiel.

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Vignes arrachées

La vigne doit être formée pour la saison à venir, couper le bois mort et limiter la croissance de la vigne de sorte que elle ne va pas surproduire ce qui réduirait la qualité du vin. La taille offre également la possibilité de vérifier la santé de chaque vigne et d’identifier les vignes qui doivent être remplacées.

La vigne est étudiée, les premières coupures suppriment la croissance de l’année dernière et ensuite les décisions prises sur quelles branches à enlever et lesquelles à laisser que des coursons, quelle direction diriger la croissance et également decider quelles coursons pourraient être préparés pour l’année suivante. Tout avec des doigts glacés et un dos douloureux.

Beaucoup de travail est déjà éffectué, mais beaucoup reste à faire. Dans les photos ci-dessous, le Grenache de Sainte Suzanne est taillé mais la Syrah reste à faire. De même, les rouges de Peilhan sont taillés mais la parcelle des blancs reste à faire.

Des travaux ont également été entrepris pour la préparation d’une parcelle à côté de Sainte Suzanne qui est restée en jachère pendant quelques années pour récupérer. Connue sous le nom de Théresette, cette parcelle sera plantée avec de l’Aramon (Noir et Gris) qui était le cépage qui, il y a de nombreuses années, était planté dans cette parcelle et qui convenait bien au sol.

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Théresette, La Garrigue au fond

L’hiver offre également la possibilité de voir les vignobles nus et leur topographie. Lorsque l’on parle de la valeur d’une parcelle ou d’un vignoble particulier, il est facile de comprendre comment, même dans une petite surface, il existe des variations de pente et de gradient qui altèrent le drainage et l’exposition au soleil. Les vignes sont toutes différentes même dans une parcelle et le processus de la taille soigne chaque vigne sur ses propres mérites pour l’aider à produire les meilleurs fruits qu’elle peut.

Les sols du vignoble sont couverts de blanc ce janvier, pas de neige, pas ici dans le Languedoc. Les fleurs blanches de la roquette sauvage forment une couverture spectaculaire qui contraste avec le bois austère des vignes elles-mêmes. Même en hiver il y a quelque chose spécial et beau quand on est dans ce lieu, ‘a march in the vines’ est si épanouissant.

La souris qui rugit

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Les critiques des vins naturels décrivent habituellement qu’il y’ ait des défauts. J’ai dit plusieurs fois sur ce blog que je crois qu’ils exagèrent et que je trouve autant de vins classiques défectueux que de vins naturels. Cependant, je dois être véridique en disant qu’un défaut émerge de temps en temps. Le mercredi, j’ai ouvert une bouteille du Rhône 2009 originaire d’un de mes producteurs préférés. Il y avait un nez un peu ‘funky’ mais le vin était charmant, réglisse et des saveurs de fruits noirs, il s’est marié bien avec le repas. Quelques heures plus tard, le dernier verre était rempli de souris.

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Pas vraiment

La souris est une faute à laquelle je suis sensible, mais environ 30% des buveurs de vin apparemment ne le sont pas du tout. Ils sont chanceux, parce que lorsqu’ils sont rencontrés, ces vins laissent un mauvais goût dans la bouche. Habituellement décrit comme une cage de souris et des biscuits de craquelin, il remplit également les sens avec des arômes désagréables ressemblant à cette cage qu’on ne nettoie pas depuis longtemps. Une fois goûté, les effets persistent rendant difficile de goûter d’autres vins ensuite.

La cause du problème réside dans l’infection bactérienne probablement à partir de raisins pourris. D’autres origines pourraient être de l’équipement sale ou de l’exposition à l’oxygène. Le vin devient affecté quand il est fait, mais il est difficile de diagnostiquer le problème car il montre peu, voire aucun, arôme. L’acidité élevée du vin masque la souris et c’est seulement quand elle se mélange avec la salive que le problème est évident pour la plupart des gens. La salive abaisse l’acidité du vin dans la bouche de sorte que la souris n’est plus masquée.

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Je n’ai sciemment rencontré la souris dans les vins rouges, mais, apparemment, il peut se produire dans les vins blancs ou mousseux. C’est un vrai problème, la deception sur des bouteilles d’un certain nombre de producteurs naturels qui ont été pleins de souris y compris quelques vignerons préférés (non pas Jeff Coutelou je hâte d’ajouter). Pourquoi sont-ils plus vulnérables que les producteurs conventionnels? La réponse se trouve avec SO2. Le dioxyde de soufre masque la bactérie Lactobacillus lorsqu’il libère des produits chimiques (comme 2-acétyltétrahydropyridine) qui causent la souris. Il déguise le problème de saveur et d’arôme sans les résoudre. Même 10 mg par litre permettrait d’atteindre cet objectif, bien que SO2 se dissolve dans le vin au fil du temps, le problème pourrait réapparaître.

Cependant, de nombreux producteurs naturels sont déterminés à ne pas ajouter les sulfites et ils doivent donc prendre un risque. L’hygiène, l’exposition à l’air et surtout la qualité des raisins qui entrent dans la cave et dans le vin doivent être soigneusement contrôlés. Rejeter les raisins pourris, trier soigneusement, nettoyer, nettoyer, nettoyer.

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Il est inutile de cacher la question de la souris. C’est un problème potentiel pour les producteurs naturels et il est capable de ruiner les vins. Puisque beaucoup de gens ne le remarquent pas (y compris certains producteurs) les vins doivent être vérifiés avant d’entrer dans la bouteille et dans le marché. Même alors il peut émerger plus tard, par exemple le vin du Rhône 2009 que j’ai goûté, très bons les deux premiers verres, imbuvable le dernier. Il n’y a pas de baguette magique pour remuer magiquement le problème. C’est un piège désagréable pour tous.

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Nouvel an, nouveau démarrage

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Si seulement la vinification était comme ça! Les bouteilles, cependant, ne se produisent pas elles-mêmes. Le processus de vinification poursuit toute l’année, ce que j’ai décrit précédemment sur ce blog. Les lecteurs seront conscients du travail, de l’effort et du stress.

À partir de 2017, Julien rentre de ses voyages en Ibérie à Puimisson pour commencer le long travail, les doigts engourdis. Il sera rejoint par Carole qui est également retournée au village et qui a fait la taille pendant de nombreuses années au Mas Coutelou.

Jeff me dit qu’il y a beaucoup d’autres travaux en cours. Je me suis référé dans un précédent post que Janvier était nommé d’après le dieu romain, Janus. Il avait deux visages, l’un regardant vers l’année dernière, l’autre regardant vers elle qui vient de commencer. Il est similaire dans la vinification.

La taille, par exemple, est en train de terminer le travail des vignes de 2016, coupant les derniers vestiges de ce millésime tout en préparant les vignes pour l’année à venir. Normalement les vins du millésime précédent approcheraient d’être prêts pour la bouteille, la première vague. Cependant, Jeff me dit que les vins de 2016 se sont développés plus lentement et il est susceptible d’attendre jusqu’à ce qu’ils lui disent qu’ils sont prêts à embouteiller. Cela pourrait  arrive quand je rentre dans la région à la fin de ce mois ou peut-être plus tard. Dans ce cas, il devra préparer des vins pour les grands salons directement des cuves.

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Plancher renouvelé

D’autres travaux sont en cours dans la cave. Une moitié du plancher a été remplacée au début de 2016 et le reste sera maintenant fait. D’autres changements ajouteront plus d’installations comme un bureau.

Pendant ce temps, le temps ne joue pas son rôle jusqu’à présent. Il a été chaud à nouveau sans offrir du repos à la vigne. Cependant, une météo que j’ai vu aujourd’hui suggère que du givre arrivera ce weekend. Peut-être, après deux ans, les vignes vont finalement dormir et se reposer. Cela aiderait certainement 2017 à être un millésime plus prometteur. Nouvel an, nouveaux espoirs.